Morrowind, Oblivion, Fallout 3, quel est l’intrus ?

Voilà, je suis possesseur d’une PS3 depuis un peu moins d’un an (il me semble, c’est le tout premier modèle, celui avec tous les emplacements de cartes mémoire, avec 4 ports USB, qui me permet de jouer aux jeux PS2… un collector quoi !).

Non, en soit, cela n’a rien d’horrible, c’est même plutôt bien et même si l’on peut toujours se plaindre que le nombre de jeux n’est jamais suffisant, que les exclus ultraprometteuses peinent à arriver, et que celles qui sont sorties sont somme toute assez décevantes, cela a tout de même eu une incidence assez étonnante vis-à-vis de mon rapport à l’informatique…

Bon, je ne mens pas en disant, en clamant même que je suis un geek. Ça veut dire 2 PC, un MacBook, du Linux, parfois de l’OpenBSD pour faire genre, du dual-boot et pleins d’autres expressions barbares qui font fuir les gens (avec un E).

Je ne vais pas m’étendre, mais en gros, je fais tout sur le MacBook à présent, et je n’allumais mon PC qu’à certaines occasions, un truc d’enfer, qui fait un bruit d’enfer.

Ces occasions sont assez bien définies :

  1. tester un truc sous Linux (rare) ;
  2. jouer à un jeu sous Windows (moins rare).

Depuis l’arrivée de la PS3, la seconde option s’est complètement envolée, et je ne joue maintenant plus que sur cette console.

Et le dernier jeu en date, c’est celui-là : Fallout 3.

Morrowind

J’avais commencé par The Elder Scrolls 3: Morrowind, ce jeu m’avait tenu des jours entiers sans que je n’ai fait qu’effleurer la quête principale. C’était un régal, les plug-ins non officiels pleuvaient, en général pour corriger les problèmes du jeu, mais pas que… Le moteur graphique était à tomber pour les PCs de l’époque et surtout la liberté totale que ce jeu permettait était quelque chose que je n’avais jamais vu ailleurs : Tiens, prends ce couteau, cette bague magique et casse-toi. Et voilà pour l’intro, très courte ! La quête principale commençait par une mission très simple : Fond toi dans la masse, rejoins une guilde, va voir des gens… et ni une, ni deux, tu étais embarqué dans des complots d’assassinats pour des groupes de personnes qui peuvent payer, ou tu partais dans les marais chercher les ingrédients pour ta nouvelle potion de nettoyage d’ongles de pieds. Enfin un vrai jeu de rôle comme on les aime.

Oblivion

Puis est sorti The Elder Scrolls 4: Oblivion. La suite, mais qui se passe avant, et ailleurs. Très beau, et pareil, un monstre de puissance est nécessaire pour le faire tourner. Tout content, je me le prends, j’y joue, je m’accroche, mais il manque un truc, le déclic ne se fait pas. Entre temps, les nouvelles consoles sont arrivées, et le jeu a été pensé pour elles : gros menus, gros boutons pour que ça passe mieux sur une télé, combats ralentis, pour que les petits pépères à manettes ne soient pas trop malmenés. Bref, je m’en lasse, et ce n’est pas les quelques plug-ins qui changeront quelque chose, d’autant plus que l’histoire est moins bien amenée : l’intro est trop longue, on passe bien trop de temps dans un dédale de souterrains tout gris et une fois sorti, c’était comme si tous les personnages t’agressaient pour que tu finisses la quête principale le plus rapidement possible là où c’est justement les quêtes secondaires qui sont les plus intéressantes. Ajouté à cela le fait que dès le départ, on sache très bien où se situent toutes les villes, et que l’on puisse s’y rendre d’un clic dès le départ, l’ambiance de jeu de rôle est un peu gâchée.

Je ne me laisse tout de même pas abattre par ce premier avis, et quelque temps après avoir acheté ma PS3, je me le prends dessus, en occasion, histoire de voir. Bon, OK, les menus passent mieux, les bugs sont moins bien corrigés cependant étant donné qu’il est impossible d’installer de plug-ins non officiels, et que même pour les officiels, il faut une version spéciale du jeu avec le plug-in. Les combats plus lents aident le fait que jouer à un FPS avec une manette constitue une totale hérésie, mais ce n’est pas la panacée, juste un cache-misère, et l’histoire est la même (ça, je m’y attendais quand même un peu).

Finalement, les bons points de la version console n’arriveront pas à surpasser les mauvais de l’histoire et de sa quête principale, et c’est bien dommage…

Fallout 3

Il y a quelques jours de cela, je me suis donc acheté Fallout 3. Je n’avais jamais vraiment joué aux 2 premières versions sur PC en leur temps, malgré un pote qui n’avait cessé de me vanter leur mérite, et l’univers qui me semblait assez intéressant (monde détruit, guerre nucléaire, postapocalyptique et tout). Entre temps, il y a eu du changement, les consoles sont passées par là, la mode du tout 3D aussi, et le studio de développement du jeu a aussi été modifié pour celui qui a réalisé les deux derniers opus de The Elder Scrolls mentionnés plus haut.

N’écoutant que mon courage, je me l’achète donc, directement sur PS3 cette fois (comme je l’ai dit, le PC n’est plus trop allumé).

Un peu anxieux vis-à-vis de ce que j’avais pu tester avec Oblivion, je le lance, et là… merveille ! Le jeu est magnifique, l’intro est certes un peu longue, mais elle a un véritable but : on commence à la naissance, on choisit comment on sera plus tard, puis on apprend à utiliser l’interface au travers des étapes marquantes de la vie. Toujours dans des couloirs ternes d’un abri, c’est bien dommage, mais c’est aussi la caution qui fait que l’on ne sait rien du monde extérieur.

De plus, une fois sorti, les décors sont tout aussi ternes, les couleurs sont toutes délavées et oscillent entre le brun poussiéreux et le vert maladif, symboles d’un monde en décomposition entièrement irradié et très peu accueillant (ainsi que parfaitement hostile, mais vous l’aviez deviné).

Alors pourquoi donc Fallout serait-il mieux qu’Oblivion ? Après tout, l’interface n’a pas trop changé entre les deux, ça reste de gros boutons et de gros menus pour de grosses télés, et le moteur du jeu n’a pas trop évolué entre les deux, c’est exactement le même, à quelques optimisations et améliorations minimes prêtes.

  • L’histoire tout d’abord, qui se rapprocherait plus de Morrowind, avec la mise en place de la quête principale que est bien plus lente : la première personne que l’on rencontre qui peut nous faire avancer dans cette quête demande un prix complètement déraisonnable et ce n’est qu’en allant faire tout un tas de quêtes secondaires que l’on sera à même d’avancer.

  • La carte ensuite : celle-ci est connue, on sait où l’on se situe et un nombre important de nouveaux lieux viendront s’ajouter au fil du jeu, mais ne comptez pas vous y rendre d’un simple clic dès le départ (ou d’un simple bouton croix, c’est selon), il faudra en effet avoir fait le chemin au moins une fois à pied jusque là-bas pour espérer y retourner plus rapidement les autres fois. Un système qui augmente l’immersion de manière sévère.

  • Les combats enfin sont gérés de manière singulière. Les deux premiers Fallout étaient en effets des jeux au tour par tour : chaque tour, tu as un nombre de points d’actions à dépenser, tu choisis quoi faire, se déplacer, manger, attaquer… et chacune des actions coûtes un certain nombre de points. Une fois le tour validé, les autres personnages font de même, et l’on recommence. Et bien ce nouveau Fallout intègre pour ses combats un système similaire qui évite par là même trop de combats en temps réel à la manette (une hérésie, je le redis) : lors d’un combat, on peut activer un mode tour par tour qui pause le jeu et permet de choisir à tête reposée quoi faire. Quel ennemi attaquer ? Quelle partie de son corps ? Avec quelles chances le toucherai-je au bras histoire de le désarmer ? Tout un tas de questions qui ont leur réponse dans ce mode. Une fois les points d’actions dépensés et le tour validé, on a droit à un joli ralenti de l’action, bien gore parfois, qui montre les ennemis se faisant allègrement trucider sous nos coups habilement tirés. Attendre un peu permet de recharger la jauge des points d’actions. On peut alors mettre à profit ce temps pour continuer à tirer comme dans un FPS normal, ou bien fuir, ou encore tenter de récupérer de nouveaux points d’actions en s’injectant des drogues qui peuvent avoir quelques effets d’accoutumance assez indésirables.

Voilà une partie des raisons qui m’ont fait vraiment apprécié Fallout 3 et que je rapprocherais ainsi plus de Morrowind, l’humour noir en plus. Tout n’est pas rose, évidemment. Certains petits jeux pour ouvrir les serrures et autres codes sont assez longuets, mais on est rarement obligés de les faire. Les tons bruns peuvent être très monotones et lassants et les écrans d’ordinateur sont un peu difficiles à lire, mais à part ça, ce jeu est magnifique, et Bethesda Softworks démontre ici qu’ils savent tirer des leçons de leurs erreurs.

Nota

J’ai eu quelques quêtes avec des vampires (ou des mutants qui se croient comme tels), et ce sont vraiment des gens charmants, ce sont peut-être même les personnes les plus civilisées du jeu…