La nuit a été dure… Déjà, j’ai eu quelques suées à cause de la couette du dessus, et surtout à cause de la digestion des ribs qui passait difficilement. Je me suis réveillé une première fois vers 2h du matin, puis en discontinu pendant l’heure qui suivit. Finalement, j’ai passé un peu de temps sur le téléphone, pour me rendormir de 4h à 9h, et être frais et dispo pour la journée !
Yay ! Décalage horaire vaincu (enfin j’espère) !
Pour aujourd’hui, on s’est fixé quelques visites du centre de San Francisco. On s’achète un pass’ pour le réseau de bus, métro et tram local, Muni : 29$ par personne, pour 3 jours en illimité. C’est cher quand on compare à Paris, et c’est sans compter sur le fait que ce réseau n’est pas le seul existant : il y a aussi le réseau Bart qui ressemble plus à nos RER, et qui viendrait en complément. Le gros problème, c’est que Muni et Bart, à part sur une toute petite section où ils permettent de faire les mêmes trajets, couvrent des secteurs différents de San Francisco…
Toujours est-il que nous voilà avec notre pass’ directement sur notre téléphone, l’application MuniMobile générant un QR-code dont on ne sait pas trop quoi faire, et attendant notre tram à l’arrêt Duboce & Noe. Lorsque le tram arrive, on a l’air bien bête avec nos téléphones : les lecteurs disposés dans la rame semblent fonctionner avec une carte sans contact, et aucun lecteur ne semble présent pour lire notre fameux QR-code. Qu’importe, on fait comme si de rien et on poursuit en se disant qu’à la moindre question, on fera jouer notre bonne foi.
On ressort à Powell St par des portiques automatiques qui ne nous aident en rien pour comprendre comment notre application fonctionne. Direction :
Chinatown
Cette partie de la ville s’étend sur une bonne dizaine de pâtés de rues, mais n’est pas très large : à peine 3 rues au maximum. On y accède par la célèbre porte chinoise aux allures de pagode et au toit turquoise. Dans la rue, les boutiques vendent surtout des babioles (made in China, of course) ou proposent à manger. L’ambiance est clairement asiatique, avec pagodes et autres lampions. Sur certains murs, des fresques viennent compléter le quartier pour lui donner encore plus de cachet.
Sur les coups de midi, on commence à avoir faim, et je sors TripAdvisor pour avoir son avis sur où aller manger… Son avis est assez mitigé, étant donné la pléthore de restaurants situés dans les alentours. Une adresse revient toutefois assez souvent : le City View Dim Sum Restaurant, qui est assez bien noté, et qui a en plus l’avantage de ne pas être trop loin. On décide donc d’aller voir de quoi il retourne : avec un nom comme ça, on peut espérer un joli panorama sur le quartier ou un truc approchant…
Bon, déjà, pour y aller, on doit prendre des rues descendantes… Mauvais point pour la vue, mais en faisant cela, on se rapproche du Financial District et de ses gratte-ciels, donc bon point pour la vue quand même. Finalement, le restaurant est dans une petite ruelle, au premier étage, pas très loin des gratte-ciels, mais pas dedans du tout, donc aucune vue et publicité légèrement mensongère.
Un peu déçus, je ressors TripAdvisor, quand une dame s’arrête à notre hauteur et nous sort un gros :
Si vous voulez manger chinois, c’est le meilleur que j’ai mangé de ma vie ! OK, on a faim, et s’il n’a pas de vue particulière, il a quand même l’air d’avoir bien à manger, ainsi qu’une clientèle assez asiatique aussi… Let’s go!
On entre, on nous place (Eric, party of 2!), et la nourriture arrive sur des petits chariots. Corinne étant un (tout petit peu) typée, on n’a pas droit à la carte des plats, contrairement au couple caucasien juste derrière nous. On prend ce qui nous parait bon, et tout l’est au final : boulettes vapeur, boulettes frites, etc.
On se régale et surtout, on n’a pris que ce que l’on pouvait ingérer, et pas des portions trop énormes. Quand on ressort, on est bien repus sans être pleins à craquer.
Pas très loin de là se trouve le musée du Pacific Heritage, que Corinne avait repéré, mais manque de pot, on est le Columbus day (ou journée des indigènes, pour certaines personnes), et c’est un jour férié qui a l’air plutôt bien suivi à San Francisco, et entre autres dans ce musée. Dommage…
On reprend notre route le long de Chinatown pour atteindre Broadway et Columbus St, avec quelques jolies fresques murales, et quelques panoramas sympathiques.
Ayant terminé d’arpenter Chinatown, on redescend pour aller voir un autre musée : le musée de la banque Wells-Fargo, qui a beaucoup servi à l’époque de la ruée vers l’or, mais là aussi, c’est férié et fermé :-(
Tant pis, on repart vers la station de tram d’où nous sommes arrivés et d’où démarre aussi le trajet des cable car, les petits tramways qui circulent dans les parties les plus à pic de San Francisco grâce à un réseau de câbles tournant constamment sous la chaussée, et auxquels les voitures se raccrochent pour avancer (et se détachent pour tourner en roue libre dans les descentes).
C’est une attraction de la ville, et c’est très touristique. Peu de locaux doivent les emprunter, et surtout pas depuis le terminus qui est littéralement assiégé par tous les touristes qui veulent les prendre, et dont nous faisons partie… La queue est peut-être longue, mais ça avance assez vite, surtout après qu’un quelconque blocage se soit résorbé plus haut sur les voies. Notre pass’ Muni comprend aussi les cable car, même si on ne sait toujours pas comment il est sensé fonctionner (et c’est tant mieux, parce qu’un billet, c’est quand même 7$ !). Sur le site de Muni, ils disent juste que l’on peut présenter notre portable au personnel en charge et ça doit marcher… Mouais…
Qu’importe, on monte, et c’est parti pour l’aventure ! Bon, en fait, c’est un tram un peu vieillot, et avec une seule voiture, mais on est à l’air libre, et par moment, ça grimpe quand même bien. Sur le trajet, on remarque un peu d’agitation au pied de quelques hôtels, et on remarque des pancartes « On Strike! One job should be enough! ». Entre les jours fériés et maintenant les grèves, on pourrait se dire que l’on est revenu en France !
Depuis notre cable car, on ne va pas jusqu’au bout et l’on descend à Lombard St, une autre rue iconique de San Francisco qui descend en serpentant au milieu des hortensias. C’est un coin parfaitement magnifique, si ce n’était tous les touristes qui viennent prendre leur photo (et dont on fait parti), et tous ceux qui veulent descendre cette rue en voiture, en voiturettes ou encore à vélos (de ce que l’on a vu, mais il a dû y en avoir des véhicules bizarres empruntant cette voie).
On part ensuite pour le…
Fisherman’s Wharf
Il s’agit en fait du port où les bateaux de pêche venaient décharger leurs prises. Maintenant, il s’agit surtout d’un bord de mer plaisant avec de nombreux restaurants de poissons et/ou fruits de mer pour touristes.
On tourne un peu, sur l’une des jetées, plusieurs bateaux un peu anciens sont amarrés et peuvent être visités… jusqu’à 17h30, et il est 17h35, dommage !
On fait ensuite le tour des autres jetées. Sur l’une, un musée mécanique (en français dans le titre) propose de découvrir tout un tas de machines du siècle dernier (voir d’avant) proposant quelques dioramas, quelques scènes ou encore des jeux d’arcade anciens comme des flippers ou des bornes PacMan. L’entrée est libre, mais ils se rattrapent avec 0.25c ou 0.5c par machine. C’est tout de même sympa de se faire quelques échanges de Air Hockey.
En ressortant, la nuit commence à tomber, et il fait un peu plus froid. On continue néanmoins à se balader sur les autres jetées, et notamment la jetée 39 au bout de laquelle se prélasse tout un tas de phoques sur des pontons. Ils sont rigolos, comme des gros nounours, et ils passent leur temps à se crier dessus.
On repart quand on commence à avoir froid, surtout moi qui n’a rien pris pour me couvrir. On passe devant un acrobate qui fait son spectacle : il joue le maladroit, mais semble maitriser ce qu’il fait. On continue ensuite le long de la jetée 39 qui a tout un tas d’échoppes diverses et variées, mais toutes très touristiques, ce qui lui donne un petit air de Disneyland.
On commence à avoir faim, et on se met en recherche d’un coin où manger. TripAdvisor n’est pas d’un grand secours, puisque toutes les adresses qui nous sont remontées ne sont que des restaurants à touristes sur les jetées que l’on vient de parcourir, ou des fast foods vraiment peu engageants.
N’étant pas très attiré par tout ce qui nous est proposé, je décide de rentrer par le tramway qui longe la baie, mais pendant que l’on attend qu’il arrive, Corinne me dit qu’elle aimerait bien manger ici tout de même, donc on y retourne, on recherche un peu plus finement, et on trouve The Cannery, un pub avec de très nombreuses bières qui a l’air de faire restaurant et de proposer des plats pas trop dégueu… mais dont la cuisine ferme à 20h, et il est 20h30, enfer !
La serveuse nous dit de prendre quelques rues pour tomber sur The Pub qui sert jusqu’à minuit et qui devrait nous convenir… Soit ! En plus, on a faim, et on veut manger dans le coin, va pour The Pub ! On se met à suivre les indications données, et on tombe vite sur… rien. On tourne, on tourne, aucun pub, aucun resto en fait… On finit par trouver le restaurant d’un hôtel à 2 pas de The Cannery qui sert encore et qui propose des plats à base de crabe. Sur le coup, on n’est pas très sûrs parce que le type de crabe semble être du tout petit crabe, mais renseignement pris, c’est bien du tourteau ainsi qu’un autre type de gros crabe local qui sont utilisés dans la confection des plats.
On entre et on commande : un plat à base de bouchées de crabe pour Corinne, et un fagot d’asperges grillées au parmesan et au prosciutto pour moi. Ce sont deux entrées, mais on n’a pas plus faim que cela. Le plat de Coco est très chaud, et ressemble un peu à un gratin un peu citronné, et il est servi avec du sourdough (prononcé saouheur dauw), une espèce de pain local un peu acre qui ne se marie pas trop mal avec le plat de crabe, mais devient vite écœurant à force. De mon côté, je me régale avec ce plat tout simple. On a pris des bières brassées dans le coin et elles ne sont pas mauvaises, mais elles finissent par taper un peu sur le système.
On ressort sans avoir pris de dessert, direction le cable car de Powell & Hyde qui nous ramène jusqu’à l’entrée du métro pour notre Airbnb. Il fait bien froid maintenant, surtout lorsque le vent s’engouffre dans la voiture qui descend à vive allure les rues de San Francisco. On se refroidit encore plus lorsqu’on est obligé d’attendre une remorqueuse pour dépanner la voiture devant nous qui n’arrive pas à raccrocher son câble. Ça a l’air d’être un souci courant, mais entre ça, les arrêts assez fréquents que l’on a pu observer, et le fait que chaque voiture a constamment besoin de deux personnes pour être opérée, on comprend mieux pourquoi le tarif de 7$ par trajet est pratiqué…
En arrivant au niveau du métro, un jeune en skate manque de passer sous le wagon. Notre conducteur s’exclame alors :
– Il aurait dû rester dessous, ça aurait été moins d’ennuis pour la prochaine fois.
– Comment ? Veuillez répéter, Monsieur ! Vous êtes un agent de l’État, vous ne devez pas dire des choses comme cela. Direct, un justicier vengeur se met à filmer et à l’invectiver. Le pauvre conducteur ne peut que subir son courroux en essayant de faire bonne figure, et en enlevant le skate coincé sous le wagon… L’Amérique en somme…
On finit le trajet en métro jusqu’à notre Airbnb pour prendre un repos bien mérité.