Aujourd’hui, on retrouve la cousine de la maman de Corinne (ce n’est pas évident, donc pour tout le monde, c’est plus la tante de Corinne, et c’est de toute façon comme ça qu’on la considère, et elle est super cool, même si ça n’a rien à voir) pour aller voir quelques trucs ensemble.
Hoang Liên et son mari, Charlie, habitent à Palo Alto. C’est elle qui est venue nous chercher à l’aéroport avec le minivan qu’elle compte nous prêter pour le reste de notre périple, hors de San Francisco.
À la base, on s’était dit qu’on irait au MOMA de San Francisco pour profiter de l’exposition Magritte, mais manque de pot, le MOMA doit être un des seuls musées fermés le mercredi aux States… On a tenté de voir si d’autres musées proposaient des choses intéressantes, et en fait, on n’a rien trouvé (mais on n’a pas trop cherché non plus).
On s’est donc donné rendez-vous à notre appartement pour aller faire un tour du côté du Golden Gate et de Sausalito (la ville juste derrière le Golden Gate, au nord de San Francisco).
Golden Gate
Charlie et Hoang Liên ont prévu un petit resto qu’une de leur connaissance leur a conseillé à Sausalito, et vu que pour y aller, il faut passer par le petit pont rouge entre les deux, c’est l’occasion rêvée pour le voir sous toutes les coutures, et ça tombe bien, puisqu’aujourd’hui, il fait très beau et il n’y a pas du tout de brouillard. C’est un problème fréquent dans le coin, qui peut donner des photos très impressionnantes, mais qui peuvent aussi pourrir un peu des vacances lorsque tu viens voir un truc qui se trouve derrière ledit brouillard…
Là, on peut l’observer sans problème, en plein soleil, d’abord par la droite, en s’arrêtant directement à la sortie de la voie rapide qui lui passe dessus :
Ensuite, par la gauche, en passant sous la voie rapide et en remontant dans les hauteurs :
Enfin, toujours sur sa gauche, en se rapprochant sur une colline où trônent les ruines d’un ancien bunker :
Une fois que l’on s’est bien délecté de tous ces beaux panoramas, on repart dans la colline pour trouver notre restaurant à…
Sausalito
Il s’agit d’une petite ville en bord de mer, qui fait face à San Francisco. La végétation est très différente depuis que l’on a traversé le Golden Gate, plus touffue et qui sent plus la forêt.
La colline ici y est aussi beaucoup plus pentue, ce qui fait qu’il y a vraiment plusieurs parties de la ville qui ne communiquent pas aussi facilement que les blocs de sa voisine. Notre restaurant étant en bord de mer, on ne verra des quartiers de la colline que ceux que l’on traverse rapidement pour descendre jusqu’à la marina : c’est un restaurant de poisson où Charlie et Hoang Liên prennent une salade Laurie (une salade avec des petites crevettes roses), et Coco et moi prenons chacun un Tuna Melt sandwich, Corinne avec des frites et moi avec une salade. On prend aussi quelques bières locales pour compléter (et parce que ce n’est pas moi qui conduis).
Les plats arrivent et les doses sont gargantuesques : les salades sont accompagnées de vraiment beaucoup de crevettes, Corinne touche à peine à ses frites, et je finis tant bien que mal mon assiette.
Pour sûr, on n’a pas encore le pli du doggy bag…
En ressortant, on décide de faire un tour du centre de Sausalito (dont le nom vient de l’espagnol pour petite sausseraie, une plantation de saules) ; mais à part quelques boutiques et le départ du ferry pour San Francisco, il n’y a pas grand-chose à faire dans cette partie de la ville finalement. Par conter, Corinne a lu dans le routard qu’il y avait une communauté de house-boats au nord de la ville, donc direction…
Les House-boats
Sausalito a servi pendant longtemps de chantier naval pour les besoins toujours croissants de San Francisco, et notamment pendant la ruée vers l’or.
Devant l’afflux de main-d’œuvre venant travailler sur ses chantiers, le propriétaire de l’époque a décidé de mettre des péniches et des bateaux à disposition de ses employés pour qu’ils logent sur place. Au départ, cette communauté de « gens flottants » n’était pas très bien vue du reste de la population, entre autres parce qu’il était interdit d’habiter sur un bateau.
Les lois ont changé, les péniches et bateaux ont laissé place à de véritables maisons flottantes, et on se retrouve à admirer ces habitations hors du commun que leurs propriétaires décorent avec soin.
Ayant vu ce que nous souhaitions voir de Sausalito, disposant encore de l’après-midi tout entière, et ne pouvant pas aller au seul musée qui nous intéresse, on décide plutôt d’aller visiter rapidement Palo Alto, et récupérer par la même occasion le minivan dès à présent : d’une pierre, deux coups.
Palo Alto
Tout est plus grand aux États-Unis, et là, c’est l’exemple même : on peut croire que San Francisco et Palo Alto sont côte à côte lorsque l’on regarde une carte, mais il y a quand même une bonne cinquantaine de kilomètres entre les deux, et donc une soixantaine depuis Sausalito, et un monde fou qui cherche à aller de l’un à l’autre…
On met une bonne heure pour atteindre Palo Alto, et une fois arrivés, on s’occupe de nettoyer le minivan, on apprend les codes d’accès pour la maison, etc.
Quand tout semble bien, on part visiter le campus de Stanford : c’est pas loin, et en y allant en voiture avec Hoang Liên à côté, ça me permet d’appréhender la conduite à l’américaine en toute sérénité…
Démarrage tranquille, je négocie quelques croisements où chaque voie a un « Stop » : c’est l’ordre d’arrivée au croisement qui compte. De même, je me familiarise avec le « Tourner à droite si le feu est rouge », c’est pratique et ça a du sens dans ces villes où presque tous les croisements sont carrés, mais ça ne fonctionnerait jamais en Europe…
On arrive sur le campus de Stanford, je me gare (mal) et me regare (mieux) après avoir mieux apprécié le gabarit de la voiture, et l’on part faire un petit tour dans la partie la plus architecturalement intéressante avant de repartir en direction de Mountain View.
Mountain View
Il reste du temps, Charlie et Hoang Liên ont réservé dans un restaurant de tapas de Palo Alto pour 19h30 quand on était sur le chemin, et il est presque 17h, ce qui laisse suffisamment de temps pour aller aussi loin que Mountain View, aussi appelé Google City, tellement Google est implanté dans cette ville, tout comme Apple est implantée dans Cupertino, ou Facebook dans Palo Alto (après Xerox en son temps). Une ville équivaut à un géant du net dans la Silicon Valley.
Mountain View n’est pas très loin, mais chaque campus attirant son lot de monde, le nombre de personnes souhaitant atteindre chaque zone est plutôt important, et dans le pays de la voiture… ça coince et ça bouchonne…
On met donc nos bonnes trente minutes pour faire les dix kilomètres nous séparant du Google Plex, et cela en utilisant les raccourcis spéciaux de Hoang Liên !
La ville appartenant pratiquement toute à Google, on se rend plutôt aux locaux principaux, où a l’air de se préparer un événement important, même si les agents de sécurité semblent faire parti du décor et veillent à ce que l’on n’entre pas dans les bâtiments sans badge.
L’ambiance est cool, c’est la sortie des bureaux, certains prennent des cours de jonglerie, d’autres font du beach-volley, mais beaucoup attendent quand même leur bus avec ce regard vide de fin de journée, et des derniers récupèrent de quoi manger pour retourner à leur poste, peut-être même pour la nuit !?!
La star du moment, c’est Android Pie, et pour l’occasion, il y a une statue du robot dans une tarte :
En ressortant du Google Plex, on tourne un peu et on tombe sur le cimetière des anciennes statues, à l’entrée des locaux pour Google Maps, c’est plus mignon parce qu’ils sont presque tous présents, mais bon, c’est un peu triste aussi, et glauque à la fois…
Quand on rentre, avec les bouchons, il est 19h15, juste le temps de récupérer Charlie et d’aller au restaurant de tapas, qui se trouve juste en face de l’Apple Store de Palo Alto, si ça ce n’est pas un repas typique de la Silicon Valley ?
J’ai justement besoin d’un adaptateur pour pouvoir recharger ET écouter la musique (et les instructions GPS) de mon téléphone pendant que l’on sera sur la route : le minivan a un connecteur de recharge, mais un vieux câble mini-jack pour le son (qui passe par une cassette, c’est original… et ça marche).
Mon achat effectué, on se retrouve tous à table, et on prend chacun quelque chose pour partager : • des mini-hamburgers au bœuf wagyu ; • des beignets de poulpe frits ; • un plat de paella à partager ; • un plateau de fromages.
Tout est très bon, même si on sent difficilement le bœuf des hamburgers, et que certains fromages pourraient avoir un peu plus de goût (le pecorino notamment), mais le gorgonzola avec du miel est parfait.
Enfin, on se quitte en gardant la voiture. Sur le chemin du retour, on passe devant les locaux de Facebook, mais le pouce bleu donne sur un énorme carrefour qu’il est bien trop dur de s’y arrêter pour prendre une photo correcte.
Le trajet retour, de nuit, avec une voiture que je ne maitrise pas trop, sur des routes que je ne connais pas et avec un code que je ne maitrise pas bien est assez… folklorique… Mais quand on arrive sur San Francisco, je reconnais tout de même le chemin que Hoang Liên avait pris pour nous accompagner à notre arrivée, et c’est déjà un peu plus facile…
Par contre, lorsque l’on tente de garer la voiture devant l’appartement, on se rend compte que l’on n’a pas du tout révisé la politique de stationnement de la ville de San Francisco, et que l’on ne comprend quand même rien du tout à leurs panneaux rouges et verts… De ce que l’on suppose, le panneau rouge nous indique que l’on ne doit pas stationner lorsque les employés de la ville nettoient les rues, une fois par semaine (et ça vient de passer) ; le panneau vert, lui, a l’air de dire que si tu n’es pas du coin, il faut que tu bouges ta voiture toutes les deux heures en journée… mouais, pas super cool !
Qu’importe, il est tard, on est fatigués, on se trouve une place pas trop loin, on rentre et on constate que nos hôtes dorment déjà. Direction le dodo, après leur avoir demandé de quoi il retournait par mail (ça peut quand même attendre demain).