Jour 5 : Alcatraz

Aujourd’hui, on est partis en prison… pour visiter Alcatraz, évidemment (pas de crainte à avoir) !

On se réveille, on grignote un peu et l’on se prépare pour notre départ. Les billets pour le ferry sont à 11h, avec une présence sur le quai à 10h30, en comptant le transport, il faudrait partir vers 9h30, mais on est prêts une heure avant…

Durant la nuit, Charlotte, notre hôte, m’a répondu et confirme bien le fait qu’il faut changer la voiture de place constamment… Je l’appelle quand même (elle est déjà partie de la maison) pour m’en assurer et savoir s’il y a des coins qui ne sont pas soumis à cette politique, mais elle n’a pas l’air de savoir, tant pis (et dommage) !

On sort donc pour aller vers notre station de métro/tram préférée, et je repère quand même que juste devant l’appartement, il y a une place libre, un panneau rouge pour indiquer qu’il ne faut pas se garer le jour de nettoyage, mais aucun panneau vert… C’est étrange, ça ne suit aucune règle, mais je dis « banco ! » et je pars chercher la voiture pour la garer, en demandant à Corinne de garder la place.

Et voilà une bonne chose de faite : la voiture se retrouve sur une place qui semble super pour nous : pas besoin de la déplacer, et pile en face de l’appart’, elle est bien là, et je compte bien faire en sorte qu’elle y reste !

On repart vers notre tram, plus sereins concernant la voiture. On a bien fait de prendre un peu d’avance, parce qu’il y a un peu de monde dans les wagons, et surtout notre train s’arrête toutes les deux minutes. On arrive quand même sur la bonne jetée avec une bonne heure d’avance, ce qui me donne l’occasion d’appeler Moumoune en FaceTime. J’aurais bien voulu lui montrer un peu la jetée 39 avec ses otaries, mais elle a plus à faire avec mon neveu. On passe quand même les voir rapidement, et avec un peu moins de monde, c’est plus agréable.

Toujours les mêmes qu’on retrouve sur la jetée 39 !

On va ensuite se poser dans la file d’attente du ferry, avant d’embarquer, direction…

Alcatraz

L’arrivée sur l’île d’Alcatraz

On est accueilli à notre débarquement par une employée des parcs naturels américains.

On a ainsi droit à toutes les consignes d’usage : pas de nourriture ailleurs qu’au port, éviter les feux, etc.

L’instruction la plus étrange est celle qui autorise à fumer « exclusivement des produits à base de tabac ». L’explication est simple : la Californie a légalisé l’usage du cannabis, mais ce sont des lois exclusivement californiennes, et Alcatraz, en tant que parc naturel, est un territoire fédéral, régi par les lois fédérales, qui n’autorisent pas le cannabis, elles.

On fait le tour de l’île, en commençant par l’ancien fort, et en poursuivant par les ateliers, avant d’entamer le gros de la visite : la prison en elle-même.

Comme je l’ai dit, avant d’être une prison, Alcatraz a d’abord été un fort, utilisé pour protéger San Francisco. L’employée nous indiquait à notre arrivée quelle partie du fort faisait alors office de prison : une simple pièce vide. La prison est arrivée après, et s’est construite en plusieurs temps : d’abord une prison « classique », et puis une prison de haute sécurité, moderne pour l’époque.

La visite de la prison se fait avec un audioguide très bien fait qui nous la fait traverser en long et en large. On suit les récits de 4 gardiens et de 4 détenus à travers leur quotidien au jour le jour, aussi bien que par certains événements qui eurent lieu dans ces murs : ils reviennent ensemble sur quelques tentatives d’évasion, aucune n’a jamais réussi. Au mieux, certains condamnés ont trouvé à s’échapper, mais n’ont jamais été revus plus tard, probablement emportés par les courants et les eaux glaciales.

L’un des trois corridor des prisonniers

Le truc pas mal, c’est qu’à aucun moment la visite ne s’est mise en pause : on la suit vraiment naturellement, à part à quelques endroits qui sont un peu moins bien indiqués et qui nous forcent à revenir sur nos pas. Les histoires sont intéressantes, le parcours est bien pensé.

Lorsque celui-ci se termine, on peut revenir dans les murs de la prison, plus en touristes cette fois, et profiter d’une animation sur le système d’ouverture des portes centralisé : lorsqu’ils en ont fait mention dans l’audioguide, on a vu le système rudimentaire utilisé qui permettait d’ouvrir toutes les portes d’une seule rangée, mis en place dans la version classique de la prison. Là, on a droit à un vrai système, entièrement mécanique, qui à l’aide de trois leviers se charge de sélectionner les portes à ouvrir et les actionner : en un seul geste, on pouvait ainsi fermer et rouvrir les cellules de détenus qui pouvaient ne pas trop s’apprécier. La démonstration est très impressionnante, et requiert à la présentatrice d’utiliser une certaine force, notamment lorsqu’elle se met à ouvrir toutes les portes d’un coup.

Pour l’histoire, il y a une quinzaine d’années, le public se faisait enfermer pendant la démonstration… jusqu’à ce qu’une porte coince et que quelqu’un reste coincé neuf heures en attendant que le système soit réparé. Maintenant, ils hésitent un peu plus, d’autant plus que le système a presque un siècle !

On finit ensuite le tour de l’île, en passant par les jardins et une grande esplanade bétonnée utilisée comme aire de jeu par les enfants des gardiens : ils partaient le matin en bateau pour l’école à San Francisco, et revenaient le soir. De ce qu’ils racontent, ils n’avaient pratiquement jamais de contact avec les prisonniers et le cadre était idyllique.

Le quartier des employés

Maintenant, et depuis 1963, l’île est totalement désaffectée, et sert de repaire à de très nombreuses espèces d’oiseaux et de plantes que les employés des parcs nationaux font tout pour protéger.

Pendant quelque temps en 1969, les Amérindiens ont tenté de reprendre le fort sous leur autorité, qui s’est soldé par un échec local, mais a permis de faire avancer leur cause au niveau fédéral. Depuis cette période, des inscriptions de paix trônent sur les murs de la prison, et une expo leur est dédiée.

Inscriptions faites par les indiens de 1969

Le retour sur la terre ferme est possible avec n’importe quel bateau, et on a de la chance, le prochain part dans cinq minutes. La petite course pour arriver au port fait du bien, mais point trop n’en faut.

De retour sur la jetée, il est déjà 15h et l’on n’a pas mangé grand-chose : on décide de se prendre un peu de poulet dans un restaurant que Corinne a vu dans le Routard. On prend donc la ligne 8BX qui nous dépose pratiquement devant, et on se prend un demi-poulet pour nous deux et des aubergines marinées, ce sera bien suffisant, ça fera notre déjeuner et notre goûter, et c’est délicieux.

Retour en bus 10 jusqu’à un arrêt de notre tram, mais celui de la ligne N met trop de temps à arriver, donc on prend un de la ligne J qui s’arrête un arrêt avant… mais sur une autre branche. On commence à être bien fatigués, et à marcher un peu en mode zombies, en faisant un peu n’importe quoi, mais on finit par rentrer après s’être pris quelques pâtisseries dans un café à côté.

Charlotte nous propose aussi du cake à la banane qu’elle vient de finir… nos pâtisseries attendront demain.

On écrit encore un peu pendant que nos hôtes sont de sortie, et lorsqu’ils rentrent, ils nous laissent laver notre linge sale (en famille !). Je reste un peu éveillé pour le mettre au sèche-linge en plus, et au dodo !