Ce matin, on se réveille sans mal de crâne, ce qui est assez fort quand on compare à la dose d’alcool que l’on a ingurgité le soir d’avant.
José nous montre comment se servir de sa cafetière pour faire aussi du thé. Il met à disposition de ses convives toute une sélection de denrées que l’on peut consommer, des bières au frigo, parfois du vin, et des œufs pour le matin. Une fois cela fait, il part faire quelques courses en nous souhaitant un bon voyage.
On reste un peu, le temps de boire notre thé et de remplir nos journaux respectifs, et évidemment, on ne voit passer l’heure que lorsque Juan rentre de ses courses, alors que l’on aurait déjà dû être parti.
On prend nos affaires et on s’en va, non sans avoir vu avec lui où pouvait se trouver une station de lavage de voiture pas trop loin, étant donné à quel point le minivan a besoin d’être nettoyé. Finalement, on trouve une station bien plus près, et nous sommes de nouveau sur la route pour…
Monterey
Hier, on était déjà allé à Monterey, pour profiter des dernières heures d’ouverture de son aquarium de la journée. Là, on y retourne pour se balader sur la 17-mile-drive, une route idyllique le long de la côte. Pour y entrer, il faut montrer patte blanche, et surtout s’acquitter d’un droit de visite de 10$. Les gens qui y habitent paient aussi à l’année. Le principe ressemble beaucoup aux gated communities, en un peu plus ouvert tout de même, bien que l’on nous rappelle à de très nombreuses reprises que nous ne sommes que des touristes, les êtres les moins aimés du coin, et il nous est donc interdit de sortir du chemin tracé pour nous.
On suit donc un parcours qui nous fait faire le tour du coin, en passant par divers parkings où l’on peut s’arrêter profiter de la faune et de la flore locale. La mer est souvent agitée dans cette zone, et les blocs de granit de la côte se sont fait creuser au fil du temps et de petites îles qui servent maintenant de repaire aux oiseaux, aux otaries et autres morses lorsque c’est la saison.
Lorsqu’il a été question d’exploiter le guano, il y a bien longtemps, les personnes du coin se sont mobilisées pour faire de la zone un endroit protégé, et ça s’est progressivement étendu à une bonne partie de la côte ouest dans les alentours de Monterey, ce qui a permis de protéger la bio-diversité autant que les paysages qui sont magnifiques.
L’endroit étant en plus habité par un nombre important de personnes riches, elles en ont profité pour y ajouter plusieurs terrains de golf qui, s’ils ont l’avantage d’ajouter une touche de vert quelque peu artificiel, dénaturent tout de même légèrement l’endroit.
Cela dit, le trajet nous fait tout de même passer par des endroits bien plus escarpés sur lesquels il n’est pas possible de mettre une pelouse. Pour une raison que personne n’arrive vraiment à expliquer, une forêt de cyprès est comme blanchie et donne un côté lugubre au coin.
L’emblème de la 17-mile-drive est un cyprès solitaire en haut de son rocher, à l’écart de tous les autres.
Plutôt que de ressortir en faisant le tour complet, on décide de quitter le chemin balisé pour descendre directement à Carmel, une petite ville ultra-huppée où plusieurs stars se sont installées, comme Clint Eastwood qui a même été maire de la ville il y a longtemps.
Le village en lui-même n’est pas très impressionnant, à flan de colline, et il est difficile de trouver une place pour s’y garer : le plan local d’urbanisation du coin est drastique, dans le but de rester un charmant petit village. C’est bien pour ceux qui l’habitent, mais moins pour ceux qui veulent s’y arrêter.
Il est près de 13h, on a faim, et aucun restaurant ou bar ne se trouve près de la place que l’on a trouvée… Ajouté à cela le fait que les prix seront probablement exorbitant du simple fait que l’on soit à Carmel, on décide de repartir pour notre seconde destination…
La réserve naturelle de Point Lobos
Située à moins de dix kilomètres de Carmel, ce parc naturel possède des paysages qui auraient inspiré Robert Louis Stevenson pour la description de l’île dans L’Île au trésor.
Contrairement à la 17-mile-drive, ce parc étant protégé par les rangers fédéraux, pas de golf ou autres dénaturations de la zone qui offre ainsi des panoramas plus bruts et sauvages.
On s’amuse à observer un phoque faire le beau sur un rocher puis on retourne à la voiture. On profite de l’occasion et des tables de pique-nique pour se manger un cookie qu’il nous restait, et en se faisant à l’idée que ce sera notre seul déjeuner aujourd’hui.
En repartant, on fait le plein dans une petite station service toute mignonne (le routard dirait « croquignolette ») et on prend deux sandwiches bien costauds, mais le cookie nous a un peu calé, on se le garde pour le goûter. Et c’est parti !
Big Sur
On s’engage alors sur l’autoroute 1 qui suit la côte sur près de 200 km, et qui ne possède aucun service sur près de 100 km.
La route est sinueuse et monte et descend en même temps que les falaises qui surplombent l’eau.
Par endroit, des nappes de brouillard viennent perturber légèrement le trafic, mais heureusement, ça ne dure qu’un instant à chaque fois.
La route est assez longue, et bien que jolie, elle finit par être monotone sur la fin. D’autant plus que la nuit tombe vite sous ces latitudes, et la fin du trajet se fait en pleine nuit (à 19h) jusqu’à notre Airbnb à Atascadero.
La fatigue du trajet et l’envie de rentrer vite me fait râper le pare-choc arrière du minivan dans l’allée de nos hôtes… au moins ils se souviendront de nous, et leur descente de garage aussi !
La maison est située dans un quartier résidentiel sinueux sur les hauteurs d’Atascadero, et il n’y a pas l’air d’avoir grand chose à faire dans le coin. Notre chambre et la salle de bain (et l’entièreté de la maison) sont on ne peut plus propres, à croire que tout a été briqué juste pour nous. Ça fait un peu bizarre. Après nous avoir tout expliqué sur la maison, nos hôtes nous laissent un instant pour aller faire quelques courses et on en profite pour enfin manger nos sandwiches. La maison est très dépouillée et on ne trouve rien dans la cuisine, pas même un sopalin pour s’essuyer… étrange.
On écrit un petit peu de journaux, puis on se couche sans demander notre reste.