Jour 4 : Grenade

Enfin ! Les vraies vacances ! Le farniente et la détente ! Et les réveils à l’heure que l’on veut ! Ça fait tellement de bien !

On sort du lit vers 11h, et je prépare le thé, mais juste avant de le boire, on se fait une petite séance de 7-minute workout qui dure en fait une bonne dizaine de minutes avec les échauffements et les étirements en début et en fin de séance.

Une fois que c’est fait, et qu’on est bien crevés (vous n’imaginez pas à quel point on peut se crever en moins de 10 minutes), on se remet à buller un peu et je prépare une petite sauce de salade avec l’huile d’olives achetée la veille et qui sent très bon ! Je me rends compte d’ailleurs à cette occasion que le frigo, même s’il s’allume quand on l’ouvre, est en position off et que la salade et le coca qui sont dedans sont à température ambiante. C’est maintenant réglé et il fait du froid au mieux de ses capacités !

Après la salade, on relit les carnets de l’un et de l’autre en se prenant deux nectarines qui auraient eu besoin de mûrir un peu plus, puis on sort, en plein cagnard, comme à notre habitude.

Aujourd’hui, la seule chose de prévue est une soirée flamenco, et on est encore en pleine après-midi. On peut donc se balader comme bon nous semble, et on décide de partir en reconnaissance pour ce soir. Le restaurant où la soirée a lieu est sur une route qui n’est pas très loin de l’hôtel, mais l’iPhone m’indique que ce n’est tout de même pas la porte à côté.

On marche un peu en suivant le lit du Darro d’en haut, puis on tombe sur un premier restaurant qui indique qu’il organise des soirées flamenco, mais « D’après l’iPhone, c’est plus loin ! ». On en croise encore quelques autres, et on passe par des petits villages/quartiers très mignons et pittoresques, mais ce n’est toujours pas là !

Enfin, on arrive à notre supposée destination, et force est de constater que l’iPhone avait complètement tort puisqu’il ne s’agit que d’une jolie maison recouverte de pots de fleurs, et pas d’un restaurant avec soirée flamenco. En ressortant le mail de réservation de la soirée et en le lisant plus en détail, je me rends compte qu’il y a un plan qui correspond… au tout premier restaurant que l’on a croisé ! Merci l’iPhone, et merci aussi à mon entêtement qui nous a fait suivre un chemin pendant plusieurs kilomètres sous le soleil sans chercher à se dire que peut-être ce n’était pas le bon…

À ce moment-là, le bus C2 passe devant nous et on décide de le reprendre pour nous ramener devant ledit restaurant, même s’il y a des chances qu’on se retrouve à l’autre bout de la ville, nous et les bus…

En descendant, on constate pourtant que l’on est bien arrivés, et qu’il s’agit du bon restaurant, et le patron commence à nous taper la discute, à nous inviter à regarder la salle, et nos places qui sont déjà réservées, etc. On verra ça ce soir, pour l’instant une salle vide, ça ne fait pas très rêver.

On continue notre périple en tentant de faire le tour de l’Albaicín, le quartier où se trouve notre hôtel, en suivant les indications du routard, et notamment la liste des églises et autres miradors. Le quartier étant situé sur le flan et en haut de la colline faisant face à l’Alhambra, les points de vues que l’on peut avoir sont tous magnifiques ! On marche, on marche, et on se perd dans le dédale de rues, de ruelles et de petites placettes tantôt très animées, tantôt totalement vides, à l’exception d’un punk à chien. On profite d’une de ces placettes pour se poser un peu à la terrasse d’un café avec une petite bière, et la patronne nous apporte une petite assiette de salade de pâtes très goûteuse, avec même des morceaux d’ananas, et qui n’apparaît pas sur l’addition, c’est bien sympathique !

L’Albaicín et ses ruelles sans fin, facile de s’y perdre, d’ailleurs là, on est perdus, et on ne sait même pas si l’on est à Málaga ou Grenade, c’est dire…

On repart pour d’autres miradors et l’on rentre jusqu’à l’hôtel où l’on croise un des gérants (ou un employé, on ne sait pas trop) qui enregistre de nouveaux clients. J’en profite pendant un instant où il est seul pour lui parler de la connexion internet qui est très mauvaise : « On sait, mais c’est une connexion comme à la maison, c’est normal que c’est lent… ». Je ne lui dis pas qu’à la maison, j’ai la fibre, et que c’est pas normal que ce soit lent, ou bien que malgré les répétiteurs wifi, il n’y a pas de raison que la connexion s’arrête de fonctionner de minuit à midi, je n’ai pas que ça à faire. Par contre, je lui parle du robinet de notre salle de bain qui fuit comme pas possible : « Ah, mais c’est normal, faut pousser quand on ferme l’eau ! » Je demande à voir et devant le robinet de la salle d’eau, il avoue son incompétence à arrêter la fuite, même en poussant, ou en tirant, ou en invoquant Satan.

Flamenco !

On traîne un peu dans l’appart ou sur la terrasse, puis on repart pour le restaurant où on arrive un peu en avance. Comme on a pu le constater précédemment, il n’y a que 3 places avec couverts, dont deux sont pour nous. La troisième est donnée à une petite mamie qui s’installe en même temps qu’un petit groupe d’autres touristes va prendre les chaises disponibles à l’autre bout de la salle toute en longueur. La salle entière se remplira d’un coup quand tout un bus d’allemands arrive et le spectacle peut commencer.

De notre côté, la petite mamie est très affable et guillerette : elle est australienne et est en train de faire un tour d’Europe, soit en restant chez des amis à elle, soit en prenant des packages de Tour operator tous compris comme c’est le cas pour Grenade, où en plus de la soirée flamenco, elle avait aussi le Hammam et l’Alhambra pour pas trop cher, mais ça lui masque aussi le prix de toutes ses sorties. De notre côté, nous sommes bien conscients du prix de notre soirée, et lorsque les « plats typiques » nous arrivent, on en a un peu pour notre argent :

  • salade de thon sans aucune originalité ;
  • assiette de charcuterie et fromage peu convaincante ;
  • poisson ou viande : morue panée qui fait penser à du colin de cantine, ou morceaux de porc ;
  • gâteau au chocolat de la boulangerie d’à côté.

Franchement déçus par notre repas, nous ne l’avons pas été par la représentation de flamenco où deux groupes se sont succédés pour nous montrer leurs différents styles de musique et de danse. On est ressortis enchantés par leur prestation, même si un gros allemand nous cachait la vue toutes les fois où il tentait de prendre une photo mal cadrée, et il tentait à de nombreuses reprises…

Flamenco ! Et notre gros allemand à gauche, vous le voyez ? Maintenant vous ne voyez plus que ça, que lui, il est là, il est présent, il hantera vos cauchemars et vos prochaines vacances, il sera toujours un peu là, gros allemand, mal cadré sur le bord de vos prochaines photos… Mais n’est-il pas déjà sur les anciennes ? Vite ! Il faut vérifier ! Horreur, il était déjà là dans ce restaurant, et ici chez nos amis, et encore au mariage de tatie Josette !!!

En ressortant, plutôt que de rejoindre directement l’hôtel qui n’est qu’à quelques minutes de marche, nous préférons nous perdre dans le labyrinthe que constitue notre quartier, à la recherche de chats en vadrouille à cette heure de la soirée où il est possible de sortir sans mourir de déshydratation, mais c’est sans succès, et on finit par se retrouver devant l’hôtel sans trop l’avoir cherché.

Il y a plusieurs appartements qui sont utilisés ce soir, et je décide de faire un dernier tour sur la terrasse pour faire quelques photos de nuit, mais je constate que les occupants des autres appartements doivent tous s’être retrouvés sur le toit où un père de famille ratiocine sur les valeurs de l’Espagne et semble casser les couilles de tout le monde, sa famille comprise.

Merci papa, on sait que c’est ta fête bientôt, mais nous on voulait juste se barrer sur le toit pour se bourrer la gueule sans que tu nous emmerdes un peu plus, et maintenant on est obligés de t’écouter alors que tu siffles toutes les Cruzcampo qu’on avait réussi à faire passer sous le manteau, la vie est trop injuste ! Heureusement, la vue est belle, sniff !

Je rentre vite et me pose un peu avant d’aller rejoindre Corinne dans le lit où… dodo (gros dégueulasses, et on est trop fatigués de toute façon) !