Enfin ! On l’a attendu et on l’a eu, c’est aujourd’hui que l’on part visiter les palais nasrides et autres splendeurs de l’Alhambra, ce pour quoi nous sommes venus à Grenade en premier lieu, le saint Graal de notre voyage, la culmination de nos vacances, le paroxysme de nos tribulations (bon, oui, d’accord, j’en fais un peu trop) !
Attention
Cette note contient un nombre plus conséquent d’images qu’à l’accoutumée. Je vous conseille de désactiver les images dans votre navigateur pour mieux profiter des mots que j’écris. Une manière simple de le faire peut être de coller l’entièreté de l’article dans le bloc-note et de le lire de là…
On se lève tôt, mais comme je disais hier, pas de 7 minute workout, il faut que l’on garde du muscle pour toute la journée, d’autant plus que l’Alhambra est prévu pour l’après-midi, mais que l’on doit quand même s’occuper de quelques petites choses le matin…
Nous sommes à un peu plus de la moitié de nos vacances, et plutôt que de porter des habits sales, on a décidé de les laver, surtout que l’hôtel dispose d’une machine à laver mise à disposition de tous les appartements. Étant plus ou moins seuls, il n’y a pas d’attente particulière, et c’est le bon jour pour faire tourner une machine. On l’a chargée donc, et on se rend compte à cette occasion que c’est une toooooouuuuuute petite machine qui ne prendra pas nos jeans en plus de nos autres habits, ça c’est sûr ! Qu’importe, au moins le gros de nos affaires sera lavé.
Pendant que la machine tourne, on en profite pour aller faire quelques courses au marché et dans les alentours, et heureusement pour nous, même pour un lundi, la plupart des commerces sont ouverts et on trouve tout ce que l’on était venu chercher, dont une petite salade, des olives et du vin, histoire de pouvoir bénéficier de la cuisine de l’appartement encore quelques jours.
J’appelle aussi le producteur d’huile d’olive de Baena pour savoir s’il sera bien ouvert lorsque l’on passera dans son coin à la fin des vacances, et il nous rassure sur ce point, tant mieux cela veut dire que l’on n’aura pas besoin de courir dans tous les sens durant ces derniers jours.
Quand on rentre, on se prépare la grosse tomate de la fois dernière, avec seulement un peu de sel et de l’huile et c’est très bien. Pour faire bonne mesure, on se refait quand même quelques tours de pain, huile, jambon, pain, etc.
Juste avant de partir, on sort le linge de la machine qui a terminée de tourner, et on l’étend sur l’étendoir, lui-aussi prêté par l’hôtel, et puis on part en direction de :
L’Alhambra
Notre billet compte pour une demi-journée, de 14h à 20h, avec visite des palais nasrides à 15h pétantes ! Lorsque l’on a récupéré nos billets, la fille à la caisse nous a dit d’y être au moins 10 minutes avant, donc en arrivant vers 13h30, on a largement le temps de regarder comment ça va pouvoir se dérouler, mais chaque chose en son temps, là, tout de suite, maintenant, il fait chaud et soif, donc on va prendre un Granizada au citron sur la place centrale qu’un employé municipal est en train d’arroser.
Une fois notre jus de citron glacé terminé et 14h ayant sonné, on part faire un petit tour dans les jardins qui sont très rafraîchissants, avec ses zones ombragées et ses plans d’eau où prolifèrent crapauds, grenouilles et autres batraciens (et même quelques poissons, même si les panneaux indiquent le contraire).
Puis vient 14h30 et l’on se rend à l’entrée des palais nasrides où les gens commencent à entrer. Manque de pot pour nous, il s’agit de la fournée de 14h30 et non celle de 15h : toutes les demi-heures, un nouveau groupe de touristes est autorisé à entrer dans le sacro-saint palais, pour y suivre le parcours tout tracé, mais aucune heure de sortie n’est indiquée, ce qui veut dire que l’on peut très bien rester 2 h dedans et provoquer des embouteillages de touristes monstres, sauf si les nombreux gardiens qui émaillent le parcours servent justement à cela… Nul ne le saura jamais !
Nous avons donc 30 minutes à tuer, et on est déjà au début de la file d’attente, autant y rester en lisant ce que dit le routard sur la visite que l’on s’apprête à faire, sauf qu’il n’y a aucun endroit où s’assoir qui ne soit au soleil. On tente quand même, mais pas très longtemps, vu qu’à 30°, ça n’est pas très confortable, puis on retourne dans la file d’attente qui s’est un peu allongée.
Quelques touristes ont fait comme nous en arrivant trop tôt et se mettent à attendre sur le bord, d’autres ont oublié leur horaire de passage et arrivent en retard, la gardienne les fera rentrer juste avant la prochaine fournée, s’ils se pointent à l’heure, s’entend. Et puis il y a un couple qui parle français et qui visiblement n’a suivi aucune recommandation pour leurs entrées ; sans horaires et sans billets, c’est No : « Vous voulez dire que j’ai fais tout ce chemin pour rien ? Alors que l’on m’avait dit que c’était bon ? », demande-t-elle en montrant sa canne. On est un peu désolés pour eux, et puis on s’en remet vite, après tout, ça a faillit nous arriver aussi, mais bon, on sait lire !
À ce sujet, le routard nous indique que chaque élément de l’Alhambra peut être visité une seule fois avec un billet, et on commence à faire un peu la gueule sachant que l’on a déjà validé une fois pour les jardins, on ne pourrait pas y retourner, et pas non plus atteindre le Generalife à l’autre bout du parc. Tant pis, on verra bien, et puis on n’avait qu’à lire avant nous aussi !
Et puis finalement, on rentre ! Enfin pas tout à fait, on ne fait qu’avancer un peu jusqu’à la véritable entrée, où l’on attend quelques autres minutes, avant de véritablement entrer…
Les palais nasrides
Plutôt que de donner une description aussi détaillée que possible et que l’on retrouvera dans n’importe quel guide touristique ou n’importe quel autre site, je vais tenter d’être bref et concis : c’est bô !
Mais pour éviter d’être traité de gros branleur, alors même que vous attendez cette note comme un gros geek attend le prochain épisode de Game of Thrones, je vais donner quelques détails, et qui sait, peut-être quelques photos pour prouver qu’on y était !
Les salles se visitent plus ou moins dans l’ordre chronologique, des plus anciennes aux plus récentes, et donc des plus abîmées aux appartements de Charles Quint qui ont l’air tout neufs, et tout à fait pas dans le style de la délicatesse et du raffinement ambiant, comme à peu près tout ce qu’a pu faire ce bon vieux Charles en Andalousie : le gros palais cubique posé comme un cheveu sur la soupe sur l’Alhambra, c’est lui, l’immondice cathédralique en plein milieu de la mezquita de Cordoue, c’est lui aussi !
Toujours est-il que, malgré l’âge avancé de la première salle, on est déjà sous le charme de ces mosaïques colorées et du stuc si finement ciselé qu’on en dirait de la dentelle, et un peu moins de la rambarde en bois qu’il reste d’un aménagement de Charlie qui s’est pété la gueule. Au fond, une petite salle est interdite d’accès aux visiteurs mais permet de se représenter la splendeur des lieux sans le gras de doigt de touriste dessus, et ça rend encore mieux !
On passe par des petits patios frais et ombragés où l’eau est omniprésente.
Le patio de lois Arrayanes est moins couvert, parce que l’étendue d’eau est juste énorme et sous le soleil de 16h, ne donne envie que d’y piquer une petite tête. Au loin, on aperçoit l’étron Quintesque nous surplombant qui détonne alors qu’ici tout n’est qu’harmonie et symétries.
Le clou du spectacle revient bien sûr au patio de la fontaine aux lions, où une fontaine soutenue par 12 lions semble envoyer de l’eau aux 4 points cardinaux. En fait, l’eau ne fait que couler autour, et il est assez difficile à lui faire remonter les marches des salles qui mènent à ce patio. Tout autour, le stuc ouvragé nous environne, tout comme les touristes allemands et japonais, un vrai régal !
Tous les plafonds sont creusés en forme de petites alcôves et de stalactites magnifiques.
On passe par la maison de Chacha pour finir, maison qui n’a rien d’intéressant si ce n’est d’avoir défiguré un autre monument historique, avant de ressortir par…
Les jardins !
D’un coup, on fait beaucoup moins la gueule puisque l’on pourra non seulement y flâner autant que l’on voudra, mais on pourra aussi atteindre le Generalife.
Pareil ici : c’est bô ! Aussi beau en fait que ce que l’on avait déjà vu puisque l’on ressort en fait près de l’entrée que l’on avait déjà prise au coup d’avant, et on se met à suivre les indications vers :
Le Generalife
Oui, on passe très vite les jardins, parce qu’il fait très chaud, et qu’on ne sait pas très bien où commence ni où s’arrête vraiment le fameux Generalife, ni même de quoi il s’agit en réalité : jardin ? palais ? oiseau à corps de chat et à griffes de serpent ?
On arrive quand même quelque part qui semble à l’autre bout de la colline, après avoir passé un petit pont et traversé une étendue où s’élevait un théâtre en pleine nature.
On passe un petit jardin où une nuée de (jeunes) touristes tente de se faire prendre en photos devant, en se foutant royalement que toi aussi, tu aimerais bien prendre une photo du coin sans voir leur gueule. Finalement on avance bien vite pour un autre contrôle de billets et ce que l’on pense être le vrai Generalife, mais je vous rassure, vous ne saurez pas plus que nous de quoi il s’agit en lisant ce blog, on n’en sait toujours rien !
On va se poser un peu sous un mur de jasmin qui sent… bah le jasmin, c’est à dire très bon, et on se fait doubler par nos jeunes touristes, à nouveau ! Le petit jardin semble trop petit pour contenir toutes ces hormones et il faudra que l’on attende qu’un pépé s’énerve un peu pour tenter d’avoir une photo pas trop dégueu du coin. On suit le parcours balisé pendant quelques temps. Le jardin est sympa, mais bon, c’est un jardin quoi, et l’architecture est sympa, mais bon, on sort des palais nasrides quoi…
Pas très loin de la sortie, on décide de monter pour voir un peu et on tombe sur un escalier singulier, où coule de l’eau dans des rigoles creusées dans les rampes, et qui alimente des petites poches d’eau tout du long, ainsi que des petits bassins aux différents paliers. Puis on repart pour la fin de la visite, à l’autre bout de l’Alhambra pour sa partie la plus ancienne : l’Alcazaba.
On repasse donc par les jardins, mais une version moins sauvage et plus balisée des jardins, au centre du domaine. Tellement moins sauvage que l’on finit sur un parking. On revient sur la petite place du début, et l’on s’y reprend du citron glacé qui, s’il ne fait pas de mal sous cette chaleur, me fait quand même de l’effet sur les dents : sucre + glace + citron, je décide maintenant de me limiter à un seul granité par jour si je veux survivre dans ce monde hostile !
L’Alcazaba
On finit par ce monument qui a l’avantage d’être composé de nombreuses tours d’où l’on peut voir toute la ville de Grenade, mais qu’il faut escalader alors même que c’est la fin de la journée et que l’on commence à ressentir des signes de fatigue extrême : langue pendante, bave au coin des lèvres, désintérêt pour les panoramas que l’on peut voir, grognements indistincts devant des marches, etc. Tous les symptômes d’une touristus fatigus, mais on s’accroche quand même un peu, en laissant les groupes d’ados monter puis descendre les différentes tours pour éviter d’avoir à côtoyer leurs horripilants cris et éructations.
En ressortant, on tente d’entrer dans l’église qui est installée sur l’Alhambra, mais elle est toujours fermée. Par contre, les ruines des bains arabes sont ouvertes et on s’y perd quelques instants avant de partir de ce lieu magique pour de bon, en bus s’il vous plaît !
Retour jusqu’à la plaza nueva puis jusqu’à l’appartement pour se poser un petit peu, avant de ressortir pour se sustenter. Mais avant ça, je veux de la bière, et pas n’importe quelle bière : je veux de la Smithwick’s (prononcée smissix), bière irlandaise qu’on trouve partout sauf en France… Et rapidement, je trouve un pub irlandais qui en sert, le Hannigan y Sons. Je prends une pinte et Corinne un demi servi dans un verre qui ressemble à une mini-pinte, c’est tout mignon.
On se prend des nachos un peu piquants et je me reprends une pinte par la même occasion ! Mais les retransmissions des matchs Angleterre-Slovaquie et Russie-Pays de Galle nous font sortir bien rapidement, et l’on part pour notre petite Tabernilla del Darro, toujours elle, où le serveur commence à nous connaître et où l’on prend sans hésiter la tabla iberico et une assiette de tomates entourées d’anchois avec une petite sauce huile d’olives-échalote très goûteuse et un Granada Crianza pour Coco et moi cette fois. Pour finir, on demande un petit dessert, mais ils n’ont plus rien à ce niveau… Notre serveur nous apporte quand même deux petites brochettes de boules de melon et pastèques bien rafraîchissantes après tout cela.
On rentre rapidement, et on part se coucher sans demander notre reste, les bières et les verres de vin nous aidant bien pour ça !