Jour 9 : Grenade - Luque

Grand jour aujourd’hui, c’est le dernier à Grenade, une page se tourne, on est un peu tristes, et en même temps, on a fait tellement de choses et sans se presser que l’on n’est pas déçus. Ce qu’on s’était dit que l’on devait faire, on l’a fait, et l’on a eu du temps pour flâner, ce qui nous est assez rare.

On se lève tôt, ou au moins pas trop tard pour ranger nos affaires un peu mieux que ce que l’on avait pu tenter de faire hier soir. Les bières n’ont pas aidé la micro-cuite que j’avais déjà, et je vais souvent aux toilettes pour éliminer ce qu’il reste à éliminer…

On nettoie ce qu’il reste à nettoyer dans l’appartement, et on laisse le vin, le fond d’huile et le vinaigre. Enfin, on réorganise un petit peu nos valises (mais on y reviendra, haha !) et nous voilà partis pour l’agence Hertz devant laquelle on est passée hier.

La marche est longue sous le soleil, et même en sachant où l’on est censé aller, ce n’est pas très facile, d’autant que les routes ne sont pas très valises-friendly, avec des petits galets partout où les roues font du bruit ou se prennent dedans.

Enfin, on arrive et après 2 couples de clients, c’est notre tour. J’ai choisi sur internet le plus petit modèle, et même s’il est disponible dans l’agence, le vendeur me dit qu’il préfère me louer quelque chose d’un peu plus gros si je ne compte pas revenir à Grenade avec, ce qui est mon cas. Finalement, on prend l’équivalent d’une Seat Leon avec boîte automatique (pour eux, manuelle ou automatique, c’est pareil), ça me fera du bien au mollet la boîte auto. Même si l’on a fait notre choix, le vendeur nous fait sa pub : « - Ah oui, en plus avec tous vos bagages, c’est sûr, ça ne rentrera pas dans la Fiat 500s ! - Non, mais c’est bon, on la prend déjà… »

On prend aussi le rachat de franchise SuperCover qui nous évite d’avoir à stresser pour la moindre éraflure, et connaissant les petits patelins espagnols, ce n’est pas du luxe !

Notre vendeur nous explique ensuite comment sortir de Grenade, et il nous demande vers où l’on va : « Du côté de Cordoue ». On sent l’incompréhension se lire sur son visage : location de voiture pour une journée depuis Grenade jusqu’à Málaga, et l’on souhaite passer par Cordoue ? Il doit nous prendre pour des fous !

Enfin, notre voiture arrive, et c’est une Toyota Aygo hybride, d’où la boîte automatique. On fait un tour rapide, mais comme on a la SuperCover, c’est très vite expédié, et puis on est parti, et ce n’est pas évident de reprendre la route dans un endroit que l’on ne connaît pas, vers une route que l’on ne connaît pas, avec une voiture que l’on ne connaît pas, mais on y arrive quand même, alors que le moteur électrique démontre toute sa puissance dans les rues de la ville, et que le moteur thermique fait tout l’inverse en hurlant à la mort dès qu’on le sollicite un peu, pour sûr, ce n’est pas le double embrayage d’une boîte DSG.

Le vendeur nous avait indiqué quelle route prendre, et quels villages visiter si l’on a un peu de temps, notamment Alcalá la Real, et il se trouve que ce village est pile sur notre chemin, à quelques encablures de notre destination : le village de Luque, lui-même tout près de Baena, où l’on ira chercher notre huile juste avant de partir.

Alcalá la Real

On arrive dans ce petit patelin et sa disposition nous rappelle quelques vagues souvenirs… Peut-être y est-on déjà passé lors de nos précédentes vacances ? En tout cas, le routard nous indique que la forteresse est l’attraction à voir de la ville, donc je me mets à suivre les panneaux, avant que l’on se rende compte de l’heure : 12h30, ça fait tôt pour manger, mais c’est soit ça, soit on ne mange pas, et ça risque de poser problème alors même que le soleil tape comme pas possible, et qu’il fait déjà très chaud, 35 ° au bas mot et au doigt mouillé !

C’est donc arrivé presque en haut de la ville que l’on se met à rechercher un endroit pour manger. Le routard n’a pas beaucoup de choix, pour eux il n’y en a qu’un, et la description qu’ils en font nous convient tout à fait, donc on repart près de l’entrée de la ville… pour trouver porte close !

Je sors tripAdvisor et effectivement, le seul jour où il est fermé est le mercredi. Ce n’est pas indiqué dans le routard où pour eux, il est ouvert tous les jours, mais en même temps, il a 2 ans, les horaires ont pu changer entre temps. Pas de problème, tripAdvisor est déjà lancé, je cherche d’autres lieux et j’en trouve pas trop loin.

On gare la voiture en plein soleil dans une rue adjacente (très pratique la caméra de recul au fait), puis on y va à pied, en plein soleil, pour trouver une autre porte close… Décidément ! Mais on ne se décourage pas, une troisième adresse nous est donnée, diamétralement opposée à la voiture, mais on tente notre chance, pour ne rien trouver, juste une rue en travaux qui n’a jamais eu l’air d’avoir eu l’ombre d’un restaurant dedans.

Je ressors tripAdvisor pour un quatrième restaurant qui nous fait revenir à la voiture, qu’importe, on y va coûte que coûte ! Et puis sur le chemin, au détour d’une rue, on tombe sur notre 3e restaurant, celui qui était censé se trouver dans la rue en travaux, ça alors ! Je regarde plus en détail : en fait, c’est la localisation de tripAdvisor qui fait n’importe quoi, mais quand j’utilise l’application Plans de l’iPhone, on est au bon endroit… Bon à savoir !

Et donc on s’installe à la Casa Pepe où on se prend un calamares a la plancha et flamenquines. En dessert, le patron nous apporte une sorte de mille-feuilles au fromage blanc et miel pour deux qui est quelque chose auquel on ne s’attendait vraiment pas, et qui est très bon par-dessus le marché.

Enfin sustentés, on repart à la voiture, direction…

La forteresse

On tourne un peu autour du sommet de la colline, le chemin étant en partie ouvert, seulement pour les voitures on suppose, mais lors du premier tour, on hésite un peu, mais quand on finit par repasser devant, on y va quand même.

Je gare la voiture à l’ombre sur le parking, et j’ai de la chance, c’est la dernière place qui le permet, mais en même temps, il n’y a que 3 voitures en tout, et puis on marche jusqu’à la réception où une jeune Française nous reçoit et nous explique le parcours. Comme il s’agit d’une place fortifiée, il y a à peu près tout ce que l’on a déjà vu dans les Alcazaba que l’on a pu voir par le passé. On prend aussi un Audioguide des fois que certaines informations soient pertinentes, et puis nous voilà partis le long de la rue principale gardée par 3 grosses portes.

D’entrée de jeu, l’Audioguide est assez ridicule, avec une voix monotone et peu enjouée qui se contente de lire son texte sans essayer de nous intéresser à son sujet, c’est assez difficile à écouter, et finalement on ne le fait que d’une oreille très distraite pendant notre montée.

Celle-ci est interminable sous le soleil ardent, mais l’introduction sur l’Audioguide l’est tout autant quand on tente d’y faire un peu attention, et parfois on a même droit à des erreurs de textes, des hésitations et des reprises, comme si tout avait été enregistré en une seule prise, à la va-vite… À certains moments, un second intervenant avec un fort accent marocain vient narrer l’histoire d’un général qui dirige la forteresse, mais son manque d’intérêt égale, voire surpasse celui de la narratrice originale, c’est assez impressionnant ! Finalement, on décide de poursuivre sans, ce sera tout aussi bien.

On arrive enfin dans l’enceinte de la place forte, où un distributeur nous fournit un Pepsi qu’on boit en grande hâte pendant que l’on avance rapidement pour éviter le soleil. On arrive près de la tour des armées et j’en profite pour appeler Moumoune pour savoir comment s’organiser pour notre retour demain, une solution étant de venir nous chercher à Orly avec le chat et de nous ramener tous ensemble à Pernety, à voir. Je lui enverrai les informations quand j’aurai un peu plus de temps, surement à l’hôtel ce soir.

Entre temps, la tour des armées montre quelques petits films et autres documentaires ou animations tout en espagnol, donc difficile à comprendre pour nous, et puis on a chaud, et pas spécialement envie de rester très longtemps, mais on prend quand même quelques photos des magnifiques panoramas que l’on peut avoir depuis cette tour ainsi que la suivante, la tour de l’Homenaje qui a aussi une petite collection de vêtements des différentes époques où la forteresse a été utilisée. Les modèles utilisés sont assez ridicules, et les poses semblent avoir été improvisées comme ils le pouvaient.

Bon, on en a chié, il faisait chaud, c’était intenable, mais au moins, la vue vaut vraiment le coup !

On redescend de nos deux tours, puis on revient sur l’esplanade de la forteresse d’où l’on peut voir une magnifique cathédrale Renaissance qui semble complètement anachronique en ce lieu.

Franchement, on se demande encore ce qu’elle vient foutre là, mais bon, au vu des tracés des routes de leurs villages, les espagnols ne nous surprennent plus. Du tout !

En entrant, on se rend compte qu’elle est très dégradée, avec la partie centrale qui laisse les tombeaux à découvert, et les zones où l’on peut marcher ont été recouvertes de plaques de verre pour certaines. La hauteur sous ces plaques peut être très élevée, et l’on n’a pas très confiance quand on marche dessus, malgré le fait que des chaises sont posées à certains endroits dessus et semblent s’en accommoder sans le moindre souci !

On ressort par une autre porte qui donne sur une minuscule collection d’artefacts récupérés lors des fouilles, puis on repart, direction la voiture, sans avoir eu la patience d’attendre pour un petit film d’explication en espagnol sous-titré dans la cathédrale : il fait trop chaud, et l’on est un peu fatigués… On veut aller directement se poser à l’hôtel qui dispose en plus d’une… piscine ! Par ce temps, ça va nous faire un bien fou !

Luque

On arrive à Luque où est censé se situer notre hôtel, mais le GPS n’était pas capable de le localiser. Sur une grande place de la ville, je l’appelle, et ils m’indiquent qu’il faut sortir de la ville en direction de Doña Mencia, une autre ville du coin, et que c’est sur la droite, difficile à rater.

Je suis ces indications, et effectivement, c’est assez difficile à rater : il n’y a absolument rien d’autre dans les alentours, et le nom de l’hôtel est écrit en gros (et l’on s’apercevra par la suite qu’il brille aussi la nuit).

On se gare, on sort nos valises, je prends mon téléphone et… message de Vueling : « Votre avion pour demain est annulé, merci de consulter notre site et prendre contact avec nous pour voir à… bla bla bla… »

Super…

Bon, on s’enregistre à l’accueil et on prend la chambre, non sans s’assurer que l’hôtel a de la place pour nous pour les prochains jours si notre vol est décalé, et puis c’est parti pour…

Les démarches

D’abord, il a fallu bien s’assurer que notre avion était annulé. Notre vol avait été pris sur Iberia, mais leur site n’avait pas l’air au courant, seul un site de news de Vueling, et pas même leur site officiel n’indiquait que le vol était annulé…

Ensuite, appel du service client d’Iberia pour leur expliquer la situation, qui visiblement leur pose aussi problème, mais on arrive à faire changer gratuitement notre vol pour celui de samedi, à 13h05, histoire d’avoir un peu de marge.

Maintenant, il faut faire pareil pour la réservation de la voiture. Rentalcars me renvoie directement à l’agence de Grenade où ça sonne toujours occupé. J’en profite, entre 2 appels pour prévenir mon taf que vendredi, ça risque d’être tendu pour que je vienne bosser… Et puis finalement, je tombe sur quelqu’un de Hertz. Je tente de lui explique mon problème, que je voudrais garder ma voiture :

  • OK, c’est quoi votre numéro de réservation ?
  • C’est G891…
  • Wow, wow wow ! Du calme, déjà ça doit commencer par G !
  • Oui, G89…
  • Alors, G ? Comme Gibraltar ?

Oui, Gibraltar, prononcé Ribraltar, juste histoire de confusionner encore plus.

Enfin, je me fais confirmer que je pourrai garder la voiture plus longtemps, sans trop payer, vu que j’avais déjà plus ou moins pris un jour en trop en indiquant la récupération à midi et un retour à 18h, j’ai juste à la rendre avant samedi 11h pour n’avoir qu’un seul autre jour à payer, ouf !

Ensuite, je me mets d’accord pour récupérer mon portable du taf que je comptais récupérer le vendredi de mon retour, alors que je pars à Rouen le lundi d’après, et une fois que tout est fait…

Piscine !!!

Oui, on va piquer une tête bien reposante, histoire de bien décompresser d’une journée qui s’est avérée bien stressante sur la fin !

En plus de cela, la piscine est très belle. L’hôtel étant perché à flanc de colline, on a l’impression que la piscine se jette dans la vallée, sans la moindre délimitation, c’est très impressionnant !

On ressort de là, ça va beaucoup mieux et l’on traîne un peu sur l’Internet de l’hôtel qui ne marche pas trop mal, ça nous change, avant de se rendre compte qu’il est déjà 21h et que ça peut être utile de se trouver un petit truc à manger.

On trouve sur tripAdvisor le restaurant d’un hôtel dans une petite ville voisine, Zuheros, et qui est très bien noté : c’est parti !

L’adresse est difficile d’accès en voiture, et on tourne quelque temps dans les rues très pentues et étroites avant d’aviser un panneau Parking que l’on se met à suivre et qui nous ramène à l’entrée du village. Comme il n’est pas grand, ça fera très bien l’affaire.

On arrive au fameux hôtel et ils ont de la place sur leur petite terrasse qui malheureusement n’a pas de très jolie vue, mais est bien abritée et à l’ombre. On commande :

  • une planche de jamon ibérico ;
  • des croquettes de rabo de toro (de la queue de taureau) ;
  • des aubergines frites au miel ;
  • en dessert, une glace toffee/noisette pour Coco ;
  • et un flan au caramel pour moi.

On ressort de là en dernier, et on a très bien mangé. Le retour jusqu’à la voiture n’est pas facile, parce qu’on est bien pleins et bien fatigués. Puis retour à l’hôtel, et dodo, sans demande notre reste !