Aujourd’hui, on se lève tôt (enfin relativement aux autres jours), parce que c’était aujourd’hui qu’on avait programmé le passage à Baena pour y refaire le plein d’huile d’olive.
On avait appelé lundi dernier pour savoir s’ils étaient ouverts, et on nous avait confirmé qu’en été, ils le sont de 9h à 13h. Là, il est 10h, Baena est située à un quart d’heure de route, donc on est bien dans les temps, tout va bien !
Quand on arrive à Baena, on se retrouve dans une partie de la ville que l’on n’avait pas visitée la fois dernière, et qui semble plus sympa et animée que le centre historique que l’on avait parcouru en long et en large pendant l’heure de la siesta il y a 2 ans, mais en même temps, il est bien plus tôt maintenant. On trouve à se garer près de l’entrée, mais on se rend compte que l’usine possède son propre parking.
Dans les bureaux, un employé nous explique leur offre : 2 types d’huiles, une non filtrée et proposée dans 2 types de bouteilles différentes, et une huile filtrée en différents bidons, 500 mL, 1 L, 2 L ou 5 L… J’explique que nous sommes là pour remplir une valise complète d’huile, donc des bidons de 5 l seraient tout indiqués, et c’est notre chance, ils ont justement des cartons contenant 4 bidons. Je pars chercher la voiture dans laquelle j’ai laissé la valise, pour voir quelle quantité on peut caser dedans, et je laisse Corinne à l’accueil. Quand je reviens, on se met à la tâche : la valise peut contenir facilement un carton, peut-être deux en serrant un peu, mais bon, on rentre par avion quand même, et comme le mec nous le dit : « un carton, c’est 20 L, donc 20 kg ! » On part donc sur 6 bidons de 5 L chaque, qui rentrent sans soucis dans notre bagage, et qu’on répartira entre nos 2 valises en soute pour ne pas atteindre les fatidiques 23 kg d’aéroports…
On en profite aussi pour goûter un peu cette huile, mais comme ils ont l’air de préparer une réception officielle, ils n’ont pas de verres ou de bols à nous passer, on fait ça directement dans le creux de nos mains, comme si on goûtait la dernière fournée de meth de Mr. White, et que c’était de la vachement bonne !
Pendant que j’étais allé chercher la voiture, Corinne a discuté un peu avec le propriétaire de l’usine, et il lui a proposé de lui faire une petite visite des installations, et en français s’il vous plaît ! On paie, et c’est parti pour la visite…
Le proprio est un gentil pépé qui doit aller sur ses 90 ans, et même s’il parle correctement français, on se rend compte qu’il n’a peut-être plus trop sa tête. Il commence par nous demander d’où on vient : « Ah ! Paris ! Vous pouvez nous trouver à Paris : la grande épicerie ! Et vous venez d’où ? »
Toute la visite tourne en fait aux 5 mêmes questions, répétées en boucles, et un petit discourt sur les olives…
- Les olives doivent être cueillies quand elles sont noires en novembre, decembre, et un peu au début janvier, ça c’est pour l’hémisphère nord, et en juillet, août et un peu au début septembre pour l’hémisphère sud…
- Vous venez d’où ? Paris ? Vous pouvez nous retrouver à la grande épicerie, etc.
- Vous voyagez comment ? Vous roulez ou vous volez ? Ah, vous volez, OK !
On finit avec un petit documentaire passé sur TV5 dans les années 1990 où on y voit notre petit vieux un poil plus alerte qui nous explique comment il a préféré se concentrer sur la qualité que sur la quantité.
On ressort de là, et on reprend un petit litre de fleur d’huile, histoire de ne pas être passés à côté.
Il est près de midi, et on a fini nos emplettes, direction la mairie, où on a trouvé une adresse où on peut manger… Bon, OK, même après 10 jours à ce rythme, on n’est toujours pas habitués, et il est encore un peu trop tôt pour que la cuisine soit ouverte, mais on peut quand même se prendre une petite bière en attendant, puis le serveur finit par prendre notre commande :
- une tabla de jamon iberico ;
- une assiette de petits calamars frits.
On prend notre temps, on est bien, il fait bon, et on n’a plus rien à faire de la journée.
Quand on ressort, le soleil tape très fort, mais on décide de se refaire un dernier tour des rues que l’on avait arpentées en long et en large lors de nos dernières vacances. On retrouve le bar crasseux où on avait pris un Coca en attendant que la supérette en face ne rouvre, ladite supérette qui n’avait que des bidons de 5 L, alors qu’on n’avait pas la place pour en rapporter, et le petit magasin où on avait trouvé notre petit bidon de 2,5 L qu’on est sur le point de terminer, ainsi qu’une saucisse qu’on n’avait pas compris que c’était en fait du boudin, et qui n’avait pas trop supportée d’être laissée à température ambiante…
Que de bons souvenirs ! Mais maintenant, le soleil commence à bien taper, la siesta commence, et on n’a plus rien de prévu, donc on repart vers l’hôtel pour buller, écrire nos journaux, profiter de la piscine et continuer d’écrire les cartes postales…
Le soir, on décide d’aller à Priego de Cordóba, une petite ville sympa que le gérant de l’hôtel nous a conseillée, et que l’on retrouve dans le routard. On ne part pas trop tard pour y aller, parce qu’elle n’est pas située tout près.
Le coin est sympa, et je trouve à me garer tout près du restaurant que l’on vise. Celui-ci se trouve dans une rue peu fréquentée. On commande :
- du salmorejo, une sorte de soupe de tomate au pain, assez proche du gaspacho, et servie avec des œufs durs et des copeaux de jambon ;
- des aubergines frites ;
- des dés de porc dans une sauce au citron.
Le serveur nous arrête quand on tente d’ajouter un quatrième plat, et c’est tant mieux parce que les portions qu’il nous apporte sont conséquentes, et on a un peu de mal à finir le porc.
Au moment de l’addition, le serveur nous propose un petit digestif. On choisit la crema, qui est une sorte de Baileys sans en avoir le nom, et mélangé avec de la vodka… finalement assez dégueulasse !
On finit la soirée en se baladant dans la ville en pleine nuit. Apparemment, le 26 juin prochain, il y aura une fête religieuse et tout le monde s’y prépare, avec banderoles et autres décorations.
En voulant prendre un raccourci jusqu’à la voiture, au détour d’une ruelle, on tombe sur une petite placette animée que l’on n’aurait pas imaginée, et en continuant un petit peu, on atteint un panorama sur la vallée au contrebas, mais il est trop tard, et la nuit nous empêche d’en profiter vraiment.
On revient jusqu’à la voiture pour faire le trajet retour sur les petites routes sinueuses, ce qui est beaucoup moins joyeux à faire en pleine nuit. On rentre à l’hôtel pour se coucher comme à notre habitude : d’un bloc !