Cette fois, on choisit une rando dans les guides trouvés par Vincent. Elle doit nous faire grimper en haut d’une premier mont, marcher le long des crêtes pendant que l’on profite de la vue sur les lacs environnant, et redescendre un peu plus loin pour retourner d’où on vient : 6 km en 4h, sur le papier c’est totalement faisable.
Mais la difficulté était largement sous-estimée, et ne tenait pas compte de la pluie. Ainsi, on démarre la rando dans la bruine, et l’on tâte vraiment ce que c’est que le Connemara.
Le routard indique que c’est une grosse éponge, constamment imbibée, et qui peut se mettre à ruisseler quand elle est trop pleine. C’est exactement ce qui nous arrive, et si on sentait une terre bien humide en démarrant la balade, on finit par trouver la montée assez longue, d’autant plus qu’à la pluie vient s’ajouter le vent.
Passé la moitié ou peut-être les 2/3 de la montée, on fait le point : 2h de marche pour 3km parcourus, de l’eau qui s’infiltre un peu partout, le terrain qui devient glissant et piégeux, un vent qui ne cesse de nous souffler dessus et de nous refroidir, et les nuages qu’on apercevait au sommet et qui ont décidé de rester, et accessoirement de nous gâcher le paysage si on l’atteint, d’ailleurs on est déjà dans les nuages, on les voit passer à quelques mètres de nous.
Décision est prise, on redescend, inutile de prendre autant de risque, ça reste des vacances après tout !
On tente de contourner un peu la montagne pour s’abriter du vent pendant la descente, mais on trouve très peu de chemins facilement praticables. Finalement, au prix de quelques glissades, on redescendra vers des moutons qui nous laissèrent volontiers leur petite prairie et d’où l’on retournera au chemin qui menait à la voiture.
Le vent ne s’est pas calmé pendant que l’on redescendait, et on pouvait voir l’eau suinter du sol à tous les endroits. Bono plante son bâton de marche de toute sa longueur dans un trou, n’importe qui aurait pu y mettre une jambe (même s’il aurait fallu des pieds super pointus, et peser un peu lourd).
Retour à la voiture complètement trempés, on se pose un peu, le chauffage/clim au max histoire de sécher un peu.
On avait dit qu’on arriverait vers 19h au B&B de Sligo, finalement, on y arrive dès 17h, et on met un paquet d’affaires à sécher dans la chambre et surtout dans la salle de bains.
Comme souvent, la logeuse nous indique quelques adresses où aller manger, ainsi que des sorties à effectuer dans le coin. On repère sur un menu pas mal de trucs qui ont l’air très bon, et c’est à 2 km de là où on loge. Le restaurant est immense, et bien rempli, probablement parce que c’est un vendredi soir.
Je me prends des huîtres en entrée, j’y mets du vinaigre de malt, ça passe, et ce sera toujours mieux que le tabasco qu’on me propose, probable que des américains ou des anglais ont déjà fait ce genre de demandes… sans commentaire… Burger au bacon pour la suite, ça cale bien. Bono et Vincent auront eu la double dose de bacon avec leur entrée qui semblait être un mélange de bacon, pomme de terre et fromage.
Je suis tellement cassé que j’annonce mon envie d’aller dormir, sans sortie au pub, sans dernière bière, sans rien, je ne sais pas si les autres me suivent parce qu’ils sont tout aussi mort ou juste pour me faire plaisir.