Hier, on avait pris des places pour une excursion des plages de Cala Gonone, sous réserve de beau temps, donc pour ce matin, on avait mis le réveil assez tôt et on était plutôt anxieux quant à la météo, mais tout avait l’air bien parti : 22° en hauteur, un peu plus prévu sur la côte, et du soleil pour toute la journée…
C’est donc confiants que l’on arrive au kiosque, où l’on nous indique que la mer est agitée ce matin, et que si l’on souhaite faire une excursion, on partira un peu plus tard, mais seulement pour aller voir Cala Goloritzé (le site étant sous protection de l’UNESCO, les bateaux ont interdiction de s’y amarrer). Les autres plages ne seraient que vues de loin, depuis le bateau, et en gros on n’en sortirait pas, ce qui est bien dommage.
La fille du kiosque à l’air aussi déçue que nous, sachant que c’est notre dernière journée à Dorgali, on aurait bien voulu voir ça. On cherche un peu quoi faire à la place, et même si la majorité des plages ne sont accessibles que par bateau, certaines peuvent être atteintes par la terre, et sans forcément de longue marche que nous ne pourrions de toute façon pas assurer. Notre choix est donc fait : on part pour la plage d’Osalla, qui n’est pas très loin de la grotte d’Ispinigoli, un coin qui semble intéressant à voir.
On arrive à se faire rembourser l’acompte de 20€ que Corinne avait avancé, et sans problème, j’imaginais que ça serait plus dur ! Et nous revoilà en voiture pour tenter un chemin de Cala Gonone jusqu’à ladite plage. Chemin qui semble fermé, avec un panneau rond blanc cerclé de rouge et une notice super longue et en italien où je comprend vaguement que la route est en réfection, mais comme le routard l’indique : si vous voyez ce panneau, n’y allez pas, c’est un coup à choper une amende pour n’importe quelle raison, même si on est dans son bon droit !
On revient sur nos pas et on repasse donc par Dorgali pour rejoindre la même route. Évidemment, c’est très bien indiqué et on tourne un peu avant de mettre le GPS.
Désolé mais pour toute cette partie, les photos n’étaient pas les bienvenues…
La grotte est en premier sur la route, et on prend les choses dans l’ordre. À cette période de l’année, les visites se font toutes les heures de 9h à 17h, et ça varie d’un peu plus tard à un peu plus tôt tout au long de l’année. On est un peu essoufflés après la montée de marches, mais les jambes ont l’air de tenir un peu mieux le coup… Il est 11h10 quand on arrive, ça veut dire 50 minutes à attendre et où je commence à rédiger cette entrée après avoir lu la mince documentation que la guide nous a remis, et qu’elle nous répétera pratiquement mot pour mot mais en anglais lors de la visite.
Un petit groupe sort vers 11h30, chaque visite faisant 30 minutes, et entre chaque, ils éteignent les lumières pour éviter la prolifération de mousses. Puis vient notre tour : on descend donc dans cette grotte qui n’est plus active, les pluies n’étant plus assez nombreuses et abondantes, mais à l’époque, elles ont pu creuser la salle où l’on se trouve actuellement. Cette salle justement est gigantesque, et constitue la première et la plus haute d’un réseau de trois salles s’étendant sur près de 17 km explorés, et si elle est une salle fossile, les autres sont toujours en activité et des équipées spéléologiques les parcourent encore.
Lors de la visite, on a d’ailleurs la possibilité d’observer l’entrée vers le second puits, ainsi que de nombreuses formations rocheuses propres aux grottes : les classiques stalactites et stalagmites (qui sont ici plus nombreuses, dues à la vitesse de chute des gouttes, d’après la guide), des drapés, et des pierres en forme de brocolis très jolies. Le chef d’œuvre est la gigantesque colonne de plusieurs dizaines de mètres de haut et dont 90% est une base de stalagmite, et effectivement, c’est assez impressionnant !
À part cela, c’est à peu près tout, on fait notre tour et l’on s’en va sans autre forme de procès, direction la plage !
On continue sur la même route jusqu’à voir les indications qui nous intéressent : Cala Osalla. Comme souvent, la petite route devient de plus en plus étroite, mais on évite quand même le chemin de terre. Chose surprenante : la route nous amène jusqu’à la plage, pas de randonnée en plus ! Chose encore plus surprenante : pratiquement personne n’est présent sur la plage, on pose notre serviette dans un coin, à bonne distance de tout le monde et on déballe nos sandwichs. On avait fait un mélange maasdam et jambon blanc/jambon cru qui passait très bien.
On somnole un peu avant de se badigeonner de crème et continuer à somnoler, puis on tente un petit tour dans l’eau : elle est plus froide que ce que l’on pouvait s’y attendre, et pour donner raison à la fille du kiosque, elle est très agitée, et l’endroit a tendance à provoquer des remous en plus. Finalement, on revient se poser sur notre serviette jusqu’à ce que le vent, omniprésent, se mette à nous envoyer du sable à haute vitesse un peu partout : la sensation est très désagréable !
On remballe donc nos affaires, direction Cala Gonone pour une bonne glace de chez Fancello, et la promesse d’une douche et peut-être d’une sieste au B&B. Sur le chemin, le GPS tente de nous faire passer par l’autre bout de la route fermée du matin. Cette fois, après bien des hésitations, et en voyant que l’on n’est pas les seuls à l’emprunter, je m’engage, et même si la route est jonchée de petits rochers tombés durant les 6 derniers mois, elle est toutefois facilement praticable, et le panorama qu’elle offre est tout simplement somptueux, je ne regrette absolument pas de l’avoir empruntée, d’autant que personne ne nous a demandé de nous arrêter pour contrôler les papiers du véhicule…
Après le cornet glacé, Corinne veut tenter de se tremper sur la plage de Cala Gonone… On y pose donc notre serviette, mais il y a trop de rochers trop proche de la plage pour que ça me semble plaisant… Cela forme des petits bassins qui doivent être agréable pour les enfants, mais pas de possibilité de s’étendre un tant soi peu… Je reste donc en civil pendant que Coco va faire trempette et je somnole un peu au soleil. Je crois que j’ai d’ailleurs pris un coup de soleil ou en tous cas de très bonnes couleurs à ce moment-là !
Et puis on rentre, la douche fait un bien fou ! Je récupère ce que j’ai commencé à écrire, je change quelques petites choses par ci, par là (normalement, les photos devraient mieux passer maintenant…) et puis on tente de se regarder des épisodes de The Hour et de House of Cards, malheureusement des petits problèmes de sous-titres nous empêchent d’aller jusqu’au bout… Tant pis, il est déjà 20h30, on doit aller au restaurant familial Filieri.
En sortant, on passe quand même faire un petit coucou au groupe de petits chats du B&B, et on sent qu’ils commencent à se familiariser à notre présence : les chattes nous accueillent en se frottant à nos jambes, et même les petits chatons qui restaient sous les feuilles protectrices de leur cactus s’osent à descendre pour venir voir leurs parents qui les lèchent affectueusement, et puis c’est la tétée avec une chatte qui se pose sur son flan et trois chatons qui viennent s’accrocher à son ventre juste devant nos yeux. C’est vraiment très mignon !
Pour cette dernière soirée à Dorgali, nous n’avons plus vraiment faim, ça fait une bonne semaine que l’on s’empiffre, et un petit plateau repas de charcuterie nous aurait très bien suffit, mais on a déjà réservé, et c’est probable que le gérant a prévu ses quantités en nous incluant, ça ne se fait pas trop de décommander comme cela.
Quand on arrive, le serveur/propriétaire nous demande si on a beaucoup faim, et on essaie de ne pas trop le gêner en lui faisant comprendre que « un peu seulement ».
Il nous propose ensuite rouge ou blanc (ou bière si on ne veut pas de vin). On part sur du rouge, et il nous amène une bouteille de cannonau, le vin local à base de grenache, et qu’il fait avec ses propres vignes, comme tout ce que l’on va manger ce soir : la production est ultra-locale.
Arrivent les antipasti, une image valant mieux qu’un long discours :
Tout n’est pas encore présent sur la table, mais le ton est donné, on est là pour manger, et ça semble ne jamais s’arrêter !
On finit tant bien que mal ce premier tour, mais on n’a déjà plus trop de place pour les derniers morceaux de charcuterie, alors pour le reste… Mais le patron/serveur ne se décourage pas et nous propose même de nous empaqueter les restes, ça sera toujours plus pratique à manger sur le chemin de Cagliari demain.
Le primo piati arrive ensuite, des raviolis absolument divins, entièrement fait maison (je me répète) que j’arrive à finir juste parce qu’ils sont excellent, et contre mon estomac qui crie à la torture.
On avait déjà demandé des petites portions de pâtes, mais pour le secundo piati, on fait comme nos voisins de table (les seuls autres clients avec nous) : on baisse les bras !
Honte sur ma famille, mais joie de nos ventres qui sont soulagés de ne pas avoir à continuer ! Et le patron toujours autant en forme nous empaquète aussi le porcelet qu’il nous avait réservé, d’autant plus que c’est, paraît-il, très bon froid. On passe encore sur le seadas qui doit être une tuerie, et on finit avec un shot de grappa très parfumée et qui nous aidera, on l’espère, à digérer un peu. Et le meilleur pour la fin : ces victuailles gargantuesques nous sont revenus à 60€ pour 2, vin compris !
Retour au B&B en faisant attention sur la route : le chemin est court, mais pas exempt de dangers, et j’ai un peu bu… Les chances de tomber sur des carabinieri sont assez faibles, mais celles de tomber dans un fossé le sont beaucoup plus !!
Étrangement, on s’endort sans aucun problème.