Ce matin, il pleut, pour changer… On s’en fiche un peu, vu qu’on s’était prévu une journée très light, on sort de la chambre vers 10h pour se prendre le petit déjeuner du B&B.
Sur Booking, je vois que la propriétaire s’appelle Clelia, et qu’elle parle français, on aura toujours discuté avec elle en anglais… C’est moyen, mais se souvenir de chaque réservation, alors qu’elles ont été faites il y a quelques mois maintenant, c’est assez difficile.
Clelia donc, nous a préparé tout un tas de victuailles pour le petit déjeuner, avec des jus de fruits, du thé glacé, du pain à griller, du beurre, des confitures et j’en passe. Il y a même du strudel au pommes fait maison. Tout est bon et on commence à s’empiffrer quand elle apparaît à la porte avec une théière de thé vert pour nous. Elle nous la donne avant de partir faire des courses, en nous disant qu’elle n’en aura pas pour très longtemps, qu’on se reverra avant notre départ.
On finit de manger, on range un peu dans la salle principale, puis on range beaucoup dans notre chambre pour préparer notre départ. Il est 11 h et on est prêts à partir, mais notre hôtesse n’est toujours pas revenue. Je finis par l’appeler pour lui dire qu’on s’en va et que je laisserai les clefs quelque part, mais je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’elle m’annonce qu’elle revient pour nous dire au revoir, et effectivement, on la voit qui revient au bout de 5 minutes. On discute un peu de comment était notre passage chez elle, et comment elle peut s’améliorer, et de fil en aiguille, on finit par parler de complètement autre chose. Cette femme est bavarde comme pas possible, mais c’est vraiment intéressant d’échanger comme cela.
Elle nous indique par exemple que les lois italiennes sont très strictes concernant les B&B : ils ne doivent avoir que trois chambres, et ne pas proposer de nourriture produite par la famille accueillante. Ce n’est pas le cas en Angleterre ou en Irlande, patrie du B&B, où les lois leurs permettent plus de choses, et elle se permet donc d’être hors-la-loi en nous proposant ses gâteaux, et comme elle le dit : « Si je ne propose plus mes gâteaux, l’Italie se portera aussi mal que maintenant, alors que si les autres propriétaires de B&B payaient toutes les taxes qu’un B&B doit payer quand on ne se fait pas payer en cash, l’Italie irait beaucoup mieux ; je préfère être une hors-la-loi qui donne des gâteaux et qui paie ses impôts ! »
Elle nous parle aussi de sa fille, ou de son appareil dentaire qu’elle a dû porter pendant trois ans pour ne plus grincer des dents, etc. On a passé un très bon moment à échanger ainsi. On finit par s’en aller, non sans avoir encore remercié la propriétaire, et on se rend compte qu’il bruine à nouveau, c’est dommage, étant donné, que l’on voulait aller visiter un site nuragique situé en plein air. Qu’importe, pas très loin du site se trouve aussi une grotte très intéressante à visiter. On démarre, et au bout de cinq kilomètres, il pleut des cordes, puis cinq kilomètres de plus et il ne pleut plus, le temps est définitivement très étrange aujourd’hui…
Pour éviter les risques, on opte pour la grotte alors même que la pluie reprend de plus belle, mais lorsque l’on arrive devant le guichet, il ne pleut plus, va comprendre.
Grotte de Su Mannau
La visite de la grotte de Su Mannau dure une bonne heure, et est découpée en deux parties pas du tout égales :
- une toute petite partie archéologique qui se déroule dans la partie fossile de la grotte près de l’entrée, et où l’on découvre comment le peuple nuragique l’utilisait comme lieu de culte ;
- une grosse partie spéléologique où l’on descend jusqu’au deuxième niveau sur les trois qu’elle contient, et qui montre plus comment l’eau en s’infiltrant et ruisselant va former les différentes masses de calcaire.
Dans les deux cas, c’était vraiment très intéressant, et on ne s’est pas ennuyé un seul instant. Quand on ressort, il ne pleut plus, et l’iPhone a l’air de dire que c’est bon jusqu’à 18h, donc on tente le site nuragique quand même.
Le tempio punico-romano di Antas
Au vu du temps, il est pratiquement désert, et c’est tant mieux puisque le routard a l’air de dire que dès qu’on dépasse les 10 personnes, on ne voit même plus le temple… On prend nos billets, et on commence la visite par un premier sentier qui mène à des restes de maisons nuragiques qui ont été réutilisées par les romains. Un panonceau nous indique que peu de fouilles ont été entreprises sur cette partie et que ce qu’on y apprend n’est que supposition. Il recommence à bruiner et l’on revient prêt du bureau principal pour s’abriter de la pluie qui a recommencer à tomber.
Des chats nous tournent autour et ils ont l’air très bien nourris… plus que ceux que l’on a pu rencontrer jusque là dans notre périple. On attend un peu que ça passe en lisant le prospectus que les employés nous ont remis, mais on n’y comprend pas grand chose, la traduction ayant dû être réalisée par Google translate… Une employée nous propose un parapluie que l’on accepte bien volontiers et l’on repart pour le temple en lui-même.
Sur le site du temple, il reste peu de choses, ou comme pour les maisons, peu de fouilles ont été réalisées, mais se dresse tout de même un temple romain dont le chapiteau est encore lisible (ce qui a permis de le dater, puisque l’architecte y avait taggé son nom). À côté de cela, on doit trouver un temple punique (d’une civilisation de carthaginois) ainsi qu’une nécropole nuragique, mais les explications manquent, et nos supputations ne seront jamais suffisantes.
Le billet d’accès au site nous donne le droit à des promenades plus lointaines vers des carrières romaines ou un chêne-liège centenaire, mais il pleut tellement que l’on préfère s’en aller. En allant rendre le parapluie, on se laisse tenter par un plateau de fromages et charcuteries qui est proposé par la petite cafétéria du site, et quand on nous l’apporte, on comprend pourquoi les chats peuvent être gros : ils tournent sans arrêt autour des tables servies, et c’est sûr que certains clients doivent leur donner les bouts de gras qui traînent. Avec l’expérience de Gormica, on a appris à résister, et ils vont embêter un autre couple.
On repart quand on voit arriver un bus de petits vieux, direction le B&B de ce soir à Fluminimaggiore, on y arrivera avec trois heures d’avance sur ce que nous avions prévu, mais tant pis, la pluie n’aide pas à faire autre chose. Quand on arrive, une place de stationnement est libre juste devant : tant mieux ! La chambre donne sur la rue un peu passante et bruyante. À côté, une chambre donne sur le jardin et semble beaucoup plus calme… Dans l’annonce sur Booking, la chambre sur rue était décrite avec vue sur la ville, et il n’y avait pas une si grande différence avec les autres chambres… Il faudra que je fasse plus attention la prochaine fois. Pour l’heure, notre hôtesse nous propose quand même de changer de chambre, sous réserve que personne ne vienne réserver la chambre qu’elle nous prête, c’est plutôt sympa de sa part. On s’installe et on se repose avec petite sieste et faisage de rien pendant le reste de l’après-midi.
Arrive 20h, on n’a pas encore trop faim, mais ça peut valoir le coup de savoir où aller. Le routard et TripAdvisor sont d’accord sur un point : Fluminimaggiore est nulle en gastronomie. Mais pas très loin de là se trouve un assez bon restaurant en bord de mer, avec une belle vue, etc. Direction Portixeddu où l’on recherche l’Ancora, qui est visiblement fermé. On fait demi-tour, et on voit une autre voiture avec une drôle d’immatriculation faire pareil : on tombe tous dans le piège de l’Ancora.
À deux pas de là, le village de Buggerru est plus grand, avec une meilleure sélection de restaurants, même pour la saison. Sur le chemin, on s’arrête quelques instants pour profiter du coucher de soleil sur la mer, c’est un instant magique.
À Buggerru, on tente la Baia da Tore, ouvert et qui nous accueille sans problème. Corinne y prend un steak d’espadon (un peu sec), et un steak de thon pour moi (très bon). On n’a pas très faim, mais on finit avec un dessert ; on voulait prendre chacun un sebadas, mais le patron nous propose plutôt un sebadas et un dessert composé de raviolis sucrés et garnis de ricotta à la vanille. On part là-dessus, et on se régale avec les deux desserts.
On ne reste pas bien longtemps, et on rentre par la route de nuit qui me semble bien plus longue, ça doit être un peu de fatigue accumulée durant la journée, en tous cas, on est bien content de rentrer se poser et se coucher.
Au dodo !