Jour 13 : Alghero - Isola Rossa

Ce matin, pas de grasse mat’, Gabriella nous l’a bien dit hier en arrivant, le petit déjeuner, c’est de 8 h à 10 h, après, tu prends tes cliques et tes claques et tu te casses, c’est pas tout ça, mais il y en a qui voudraient bosser, et le samedi, c’est un jour chargé, alors à 10 h 30, on ne te voit plus, c’est compris ?

Compris ! On prend notre petit déjeuner, le strict nécessaire proposé par un B&B, mais ça nous convient bien, on empaquète tout et on s’en va. Gabriella est déjà en train de ranger la salle commune quand on ressort. On discute un petit peu, on paie (en cash, évidemment) et on s’en va remplir la voiture de nos valises. Elle est toujours là, et elle pourrait très bien y rester un peu plus longtemps, donc on la laisse et on repart vers le centre historique pour une nouvelle balade en plein jour cette fois-ci.

L’ambiance est un peu différente : là où des groupes de jeunes avaient investi certaines placettes, c’est au tour de groupes de petits vieux de s’arroger les bancs et de parler fort. On repasse dans les mêmes petites ruelles que dans la soirée, et certaines boutiques sont toujours ouvertes, à croire qu’ils n’ont pas fermé de la nuit.

On prend les photos qu’on n’avait pas pu faire la nuit dernière à cause de la trop faible lumière, et en levant les yeux, on découvre des choses que l’obscurité nous avait cachées, telles que de jolis dômes d’une église ou les tours d’une autre. Dans l’une d’elle, un mariage a lieu (on est samedi), et je mime les gargouilles à Corinne pour faire du photobombing.

La tour d’une église, c’est dans cette église justement qu’un mariage est célébré et qu’ils auront de belles photos de moi

On tourne encore un peu, jusqu’à ce que Coco se fasse agresser par un pigeon qui a visé son bras. On rentre à la voiture et sur le chemin, on trouve une fontaine pour nettoyer la fiente qui commence à sécher… Merci pigeon !

Au B&B de Milis, on avait dit à Rafaella qu’on allait à Alghero, et elle nous avait alors parlé de ses plages, dont celle de Stintino. Corinne s’est renseignée et en effet, les plages de Stintino sont réputées, et celle de La Pelosa en particulier semble être la plus belle plage à aller voir, chose que l’on fait.

Stintino

Cette ville est située tout au nord de l’île, juste au dessus d’Alghero. Ses plages sont réputées, et c’est à raison, puisque lorsque l’on y arrive, on distingue au loin la mer virer du bleu foncé au turquoise, c’est assez saisissant. La route se transforme en voie à sens unique, avec des places pour se garer et des parkings commencent à fleurir un peu partout. Tout semble payant… Bon, on est venu pour La Pelosa, quitte à payer, autant le faire pour la bonne plage.

On avance donc un peu, jusqu’à entrapercevoir une très jolie plage… noire de monde. On pose la voiture, et au vu de la foule, on se dit qu’on ne va pas rester longtemps, juste le temps de prendre quelques photos, peut-être mettre les pieds dans l’eau et y aller. J’avise un parcmètre et glisse 1 € pour 30 minutes… mais la durée minimum est d’une heure. Bon, je me dis que juste pour le temps de prendre quelques photos, un ticket n’est pas nécessaire, on commence à chercher l’accès à la plage, et je vois débouler tout un tas de gilets jaune mettre des PV à tout ce qui passe…

La plage de La Pelosa, vue du bar, noire de monde, mais pas encore noire de monde noir, vu que les vacances viennent de commencer

Ok, va pour 2 € plutôt que 35 € ! On a droit à une heure avec ça. Corinne va se tremper les pieds quelques minutes avec tout le monde, on prend pleins de photos, car en effet, c’est très joli, et puis on s’installe au bar/snack de la plage pour prendre un smoothie fraise-ananas pour Coco, et un coca et un panino au jambon, parmesan, roquette et huile d’olive pour moi. Ça ne fait pas de mal, et l’heure passée, on reprend la voiture et on s’en va, non sans avoir pris une petite photo d’un peu plus haut avec l’île de Asinara qui est un parc naturel seulement peuplé d’ânes albinos.

Vue d’un peu plus loin, c’est plus joli, mais c’est aussi parce qu’on n’est plus avec tous les cons

Le trajet jusqu’à notre appartement est d’environ 90 km, le GPS nous fait passer par une voie rapide un peu dans les terres, quand une autre route suit parfaitement la côte. On a le temps, c’est ce chemin que l’on choisi. Il nous rallonge de 10 minutes, donc ce n’est pas bien méchant, et on pourra profiter de la vue. Enfin c’est ce que l’on croit parce qu’après nous avoir fait passer dans une zone industrielle vraiment pas super (prendre la voie rapide nous aurait aussi fait passer par là), on se retrouve sur une petite route de bord de mer limitée à 50 km/h, avec des pins de chaque côté, donc niveau vue, on repassera.

On arrive quand même à Isola Rossa, la petite bourgade où se trouve notre appartement pour le soir.

Isola Rossa

Pour le coup, ce petit coin n’existe pas du tout : le routard n’en fait pas du tout mention. Il est 15 h 45 quand on arrive, le temps de trouver l’agence en tournant un peu (elle n’était pas très bien indiquée sur Booking), de contacter les gérants, on s’installe dans notre appartement à 16 h.

C’est une agence immobilière qui loue des appartements au jour ou à la semaine, et ceux-ci possèdent tout ce qu’il faut pour vivre correctement pendant plusieurs jours. Évidemment, il est complément vide à notre arrivée, et on est donc obligés de louer des draps à l’agence par exemple, mais la location de l’appartement et des draps revient aussi cher que n’importe quel autre logement que l’on a croisé jusque là, et il y a une machine à laver en plus ! Mais pas de lessive, et pas de condiments dans la cuisine…

On se renseigne un peu à l’agence pour savoir où trouver tout cela, et la fille nous donne les quelques adresses utiles du village : un supermarché qui vend des timbres, un autre qui vend des dosettes de lessive, une boîte aux lettres, etc. On part donc timbrer notre dernière lettre et la poster dans la foulée, comme ça c’est une bonne chose de faite ! On part ensuite faire quelques courses, en se disant que puisque l’on a une cuisine pour la soirée, ce n’est peut-être pas nécessaire de sortir se faire un autre restaurant, et qu’on sera très bien avec un plateau fromage charcuterie.

Malheureusement, on sait que si l’on prend de l’huile d’olive, du sel, du poivre et tout et tout, ça nous restera sur les bras, donc on ne prend que des choses déjà préparées : du jambon blanc, du cru, des arrancini aux aubergines, et un fromage rigolo en forme de boule avec une petite tête ficelée, il est fumé et sent très bon. On en profite aussi pour prendre de la lessive, mais on ne trouve pas de dose individuelle, juste un petit paquet avec plusieurs doses dedans, ça nous convient quand même, et on pourra les ramener avec nous.

On rentre à l’appartement, et on comate un peu, on lance la machine à laver et on se met à rattraper une partie de notre retard dans nos journaux respectifs. On mange vers 20 h, peu après que la lessive ai finit de tourner, une petite douche, puis on sort faire un petit tour de village.

Sur le chemin, on rencontre à nouveau la fille de l’agence, qui nous prête du liquide vaisselle, on n’en a pas non plus, et acheter toute une bouteille pour trois assiettes, c’est clairement trop !

Le village a beau être petit, il n’en reste pas moins bien animé. Est-ce parce qu’on est samedi ou bien parce que la saison des vacances commence, nous ne le saurons probablement jamais, mais c’est agréable de profiter de l’air doux en flânant. Quelques boutiques sont encore ouvertes et on y prend quelques babioles. Près du port, un restaurant a une soirée chantante, où un crooner qui chante faux ressort tous les tubes italiens et américains de ces 50 dernières années au synthé… On arrive quand il beugle un « Start Spreading the News » tonitruant, ce qui nous fait partir aussi sec, et quand on repasse devant pour revenir vers le centre, il nous accueille d’un magistral « Volare ! OH ! OH ! OH ! OH ! ».

Finalement, on va s’installer à la terrasse d’un bar qui fait aussi restaurant et petits déjeuners le matin (dixit la fille de l’agence) et qui propose quelques bières. On part tous les deux sur une bière artisanale qui est un peu amère, et qui semble être plus alcoolisée que les 6 % indiqués sur sa bouteille. On met du temps à finir nos pintes, puis on rentre, direct au lit, et au dodo !