Jour 4 : Ragusa, Modica, et Marzamemi

Pour compenser notre flémitude globale qui nous a prise dès que nous sommes arrivés, on a décidé de bouger un peu, en visitant les villes alentour.

Le problème de Pozzallo, c’est que des villes, aux alentours, il n’y en a pas beaucoup, en tous cas pas qui vaillent que l’on aille les visiter. On a déjà vu rapidement Noto, et c’était déjà à près de 3/4 d’heure de route. Hoang Liên nous a aussi indiqué que Syracuse (1h) n’était pas très intéressante, mais elle nous a parlé de deux petites villes qui valent le coup : Ragusa et Modica, qui sont toutes les deux dans la même direction générale, au nord-ouest de Pozzallo.

On a proposé à Nick et Marie, mais apparemment, trop de balades, ça ne convient pas trop à Marie (Nick de son côté avait l’air chaud bouillant, tel un chien fou). Ce sera une sortie en amoureux donc !

Ragusa

Elle est située un peu plus loin que Modica, et l’on se dit que l’on pourra visiter la seconde à notre retour. La ville est assez jolie vue de loin, même si quelques bâtiments juchés à flanc de colline lui donnent un petit air de ghetto urbain.

Ragusa

On arrive devant un premier quartier nommé Ragusa Ibla, mais ne sachant trop de quoi il retourne, on poursuit jusqu’à Ragusa tout court. Si l’Ibla est un tout petit quartier qui prend toute une colline, Ragusa est une ville nouvelle qui s’étend bien plus loin sur la plaine au-dessus.

Ne comprenant pas grand-chose aux panneaux de stationnement, on se gare dans une des rues perpendiculaires à ce qui semble être l’artère principale : Corso Italia. Les places là ont l’air gratuites alors que sur la rue principale, il faut soit payer, soit ne pas rester trop longtemps.

C’est une fois sortis en plein soleil, alors que l’on commence à avoir un petit creux, et avoir contacté Hoang Liên pour une bonne adresse où l’on pourrait manger, qu’elle nous dit que l’on devra chercher nous-mêmes. Qu’importe, TripAdvisor nous indique que la majorité des restaurants se trouve en bas du Corso Italia, c’est donc vers là-bas que nous nous dirigeons.

On passe devant une grande cathédrale où l’on rentre pour visiter, la fraîcheur qu’elle conserve est très agréable. Elle est moins dépouillée que celle de Noto, ce qui n’est pas un mal.

Intérieur de la cathédrale

Quand on ressort, Hoang Liên a retrouvé l’adresse d’un bon restaurant et nous l’envoie… C’est à l’autre bout de la ville, au fin fond du fameux Ragusa Ibla ! Qu’importe, on est déjà en chemin, et je suppute que trouver une place de voiture dans un si petit espace risque d’être difficile, donc on continue à pied.

La progression est longue, surtout à cause du soleil, et du nombre assez important de marches que l’on doit descendre, et dont on se dit déjà que l’on va être obligés de les remonter tout à l’heure, mais qu’importe, on a faim ! Ça ne nous empêche pas de nous perdre dans le dédale de rues et d’escaliers, pour parfois nous gratifier de panoramas que l’on n’imaginait pas du tout.

Et après une bonne demi-heure de marche, on arrive enfin au restaurant tant désiré, non sans avoir vu une bonne dose de cette vieille ville qui vaut vraiment le détour.

Arrivée vers notre destination

On commande des spaghettis à la poutargue pour moi, et des tagliatelles au lapin pour Corinne, ainsi qu’une bouteille de blanc frais qui passe tout seul, et surtout beaucoup d’eau : Coco est toute rouge d’avoir marché sous le soleil. En dessert, je prends le canolo à la ricotta que Hoang Liên nous avait conseillé, et qui est très bon, et Coco part sur une part de gâteau à la glace aux amandes et au chocolat pimenté, très bon aussi, bien qu’assez surprenant de prime abord.

Miam après le chaud

Le trajet de retour, toujours sous le soleil, est assez rude, et l’on tente d’optimiser chaque volée de marche et chaque rue traversée. Quand on arrive enfin à la voiture, on est bien contents de mettre la clim’, et on repart directement pour…

Modica

La ville semble être toute en longueur, avec une partie basse et une partie haute, et évidemment tout un réseau de petites rues très étroites pour passer de l’une à l’autre.

On arrive par le bas, et après notre traversée de Ragusa, l’idée de marcher à nouveau, et pire encore, de monter et descendre encore plus de marches nous embête un peu (surtout moi en fait).

On trouve une place un peu excentrée après avoir parcouru la rue principale en long et en large sans distinguer de place vacante et proche du centre (après, il y a beaucoup de monde qui a l’air de s’inventer des places avec très peu de choses, genre un bout de trottoir ou l’entrée d’une impasse…).

Après avoir assisté à une cérémonie de mariage (de loin) dans la cathédrale de la ville, avec des officiels en costume noir qui devaient mourir de chaud en plein soleil, on décide de se prendre un petit coca et une glace au citron sur une terrasse à l’ombre. Mon Dieu quel délice !!!

Juste en face de nous se trouve le départ d’un circuit touristique en petit train, et on se dit que ça peut être un bon compromis pour atteindre le Duomo en haut de la ville. Malheureusement, il s’en va avant que nous ayons fini nos verres.

Qu’importe, cette petite pause rafraîchissante nous a requinqués et on repart à l’aventure en suivant les escaliers qui ont l’air de monter jusqu’à Modica Alta. On suit parfois les indications des riverains qui ont placé des affichettes afin d’éviter d’être embêtés par nous autres touristes. Il faut dire que le dédale de ruelles et d’escaliers est particulièrement piégeux, et qu’il est facile de se dire qu’un chemin nous amènera plus facilement à bon port plutôt qu’un autre quand en fait c’est tout l’inverse, et on ne fait que rentrer dans des cours intérieures de maisons individuelles…

Le Duomo atteint, on s’accorde une nouvelle pause pour souffler un peu, d’autant que son intérieur est là encore bien frais, et qu’il y a quelques ornementations qui valent le coup. Peut-être pas autant que dans les cathédrales de Ragusa, mais toujours plus que dans celles de Noto…

Le Duomo

On redescend ensuite jusqu’à la voiture en passant par d’autres chemins plus directs, agrémentés de fleurs. On rentre ensuite rapidement à Pozzallo, où nous sommes seuls, toute la maisonnée étant partie en avance à Marzamemi pour l’apéro. De notre côté, on se débarbouille un peu, on se rafraîchit aussi, et on repart aussi en direction de…

Marzamemi

Cette petite ville est à peu près à la même distance que Modica, mais à l’est, ce qui veut dire une nouvelle demi-heure de trajet pour l’atteindre. La ville semble très touristique, et est surtout très animée en soirée (et on est vendredi !), donc plusieurs parkings en périphérie permettent d’éviter aux voitures d’engorger le centre (Hidalgo démission !).

Après avoir tourné un peu, et vu où il fallait que l’on retrouve tout le monde, on se pose dans l’un d’eux et on rejoint la petite famille devant un apéro bien mérité !

Charlie n’est pas encore arrivé, il est parti chercher Camille et Daniel, une autre de leur fille et son mari, qui sont arrivés ce soir à l’aéroport de Catania.

Une fois le cocktail bu, on part faire un petit tour de la ville, très animée à cette heure-ci et pour ce soir, puis on va attendre d’être placés dans le restaurant que Hoang Liên a réservé.

Ils n’avaient pas de table pour 10, donc on est séparés sur une table pour 4 pour Hoang Liên, Charlie, Coco et moi, et une autre pour 6, avec les grands-parents et leurs petits enfants, qui donnait sur la mer très calme et limpide (grâce à une digue qui cassait les vagues en amont). Le restaurant est assez sélect’, et la carte n’est pas donnée, mais on prend :

  • de l’omble et son caviar pour Coco en entrée ;
  • et du mulet rouge en sauce pour moi ;
  • et une côte de veau de 3 mois pour nous deux.

En dessert, on se partage une marmelade de tomate au basilic croquant qui est vraiment délicieux !

Marmelade de tomate au basilic croquant

Et plusieurs amuse-bouches nous sont proposés au court du repas, tels qu’une mousse d’épinards au guacamole ou du pain focaccia à la ricotta. Un peu avant les desserts, on a aussi eu droit à une farandole de gelées, avec des petits cubes de gelées au citron, à l’orange et à la cannelle, ainsi qu’une petite tranche de pana cota.

En bref, on est ressortis de là bien remplis (encore une fois) et prêts à nous endormir, ce que nous avons fait dès que nous sommes rentrés !